EDF pourrait abaisser la production de sa centrale nucléaire du Bugey (Ain) à partir du 22 juillet, du fait de la température croissante des eaux du Rhône à proximité, a-t-on appris mercredi auprès de l'électricien. "En raison des prévisions de températures élevées sur le Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d'affecter le site de production nucléaire de Bugey à partir du 22 juillet", a indiqué mardi EDF dans ses informations légales. Toutefois, "pour des contraintes réseau" et à la demande du gestionnaire du réseau RTE, "le site devra au minimum produire 1.800 MW".
Ces restrictions pourraient conduire à réduire la production d'un ou de plusieurs réacteurs de la centrale du Bugey, EDF précisant que "la puissance produite par le site pourra être amenée à évoluer en fonction des contraintes réseau". La centrale compte 4 réacteurs de 900 MW chacun. Le week-end dernier, pour la première fois de l'été, les fortes températures ont conduit à arrêter le réacteur Bugey 3, pour des raisons cumulées de "contraintes environnementales et d'une faible demande en électricité", a-t-on appris auprès d'un porte-parole.
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0,3% de pertes de production depuis 2000
L'activité des centrales, qui pompent l'eau des rivières adjacentes (ou en mer, le cas échéant) pour leur refroidissement avant de la rejeter plus chaude dans le milieu, est encadrée par des seuils d'échauffement et de débit de ces cours d'eau à ne pas dépasser. Ces seuils sont propres à chaque centrale et visent à protéger la faune et la flore. Depuis plusieurs années, dans un contexte de réchauffement climatique, les sécheresses et canicules conduisent EDF, parfois dès juin, à ajuster sa production pour respecter les limites de rejets thermiques.
À l'été 2022, deuxième plus chaud jamais mesuré après 2003, EDF avait pour la première fois bénéficié d'un régime de dérogation sur deux sites (Golfech et Le Bugey) pour continuer à produire au-delà des seuils d'échauffement. Selon le groupe, depuis 2000, les pertes de production pour cause de température élevée et de faible débit des fleuves ont représenté en moyenne 0,3% de la production annuelle du parc nucléaire. En 2022, ces pertes "ont été limitées" à environ 0,5 TWh (moins de 0,2% de la production annuelle).