Le nucléaire français sera-t-il a la hauteur des enjeux de cet hiver ? Le retour des réacteurs sur le réseau, notamment ceux touchés par des problèmes de corrosion sous contrainte, continue de patiner. Alors que début septembre, EDF prévoyait plus de 35 GW de puissance nucléaire disponibles sur le réseau pour le début du mois d'octobre, il n'en est rien. Au mercredi 12 octobre, à peine 30 GW de puissance étaient disponibles sur le réseau, précise les données de RTE.
Mise à jour hebdomadaire d'une analyse de la disponibilité du parc nucléaire Francais.
— Francois-Marie Bréon (@fmbreon) October 11, 2022
La situation s'améliore tout doucement. La production est juste en dessous de 30 GW, un niveau pas atteint depuis tout début Juin.
Ca reste 10-15 GW en dessous des niveaux historiques pic.twitter.com/SVD4hqpGhZ
Au retard du retour des réacteurs, s'ajoute désormais la menace d'une grève massive chez l'électricien. Selon une information de Reuters, un mouvement de grève, à l'initiative du syndicat FNME-CGT, affecte la maintenance de cinq réacteurs nucléaires. La centrale du Bugey est notamment concernée, sans pour autant que la production d'électricité des réacteurs en fonctionnement soit impactée.
Un parc déjà touché par la grève
Ce n'est pas la première grève que connait le parc nucléaire français depuis le retour des vacances, précise le syndicat. Des journées de grève avaient déjà été organisées les 13 et 29 septembre, puis le 6 octobre, pour protester contre la faible revalorisation des salaires. "Les employeurs et les représentants de l'État ne peuvent pas à la fois exiger des agents qu'ils travaillent d'arrache-pied pour assurer le passage de l'hiver et, en même temps, les mépriser en refusant de compenser l'inflation qu'ils subissent !", pouvait on lire sur un tract commun de la CGT, CFDT, FO et CFE-Energies, jeudi dernier.
Ces mouvements de grève ne devraient pas aider EDF à remettre en route les réacteurs nucléaires actuellement à l'arrêt, notamment ceux touchés par des problèmes de corrosion sous contrainte, alors que l'hiver approche.
Un mouvement qui en rappelle un autre
Mais ces mouvements chez EDF rappellent ceux dans l'industrie pétrolière. Actuellement, deux raffineries et dépôts Esso-ExxonMobil, ainsi que plusieurs sites de TotalEnergies, sont en grève. Conséquence directe, un tiers des stations françaises connaissent une pénurie d'au moins un carburant. Pire, en Île-de-France et dans le Centre-Val de Loire, une station sur deux connaît des difficultés.
Une porte de sortie existe néanmoins. Après plusieurs jours de grève, la direction de TotalEnergies a décidé de rencontrer les syndicats, dont la CGT. Objectif, mettre fin le plus rapidement possible aux blocages des raffineries françaises.