Temps écoulé. C'était les dernières heures pour les étudiants qui voulaient s'inscrire aux concours d'enseignants du premier et du second degré. La date limite devait initialement tomber le 18 novembre dernier mais, en raison d'un nombre trop faible de candidats, elle a été repoussée. Près de 46% en moins par rapport à l'année dernière. Une mesure exceptionnelle qui annonce peut-être une pénurie importante de professeurs à la rentrée prochaine.
"Nous ne sommes pas assez valorisés"
Devant l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation à Paris, comme dans une école, les étudiants se pressent pour passer la grille. Parmi eux, Judith, jeune maîtresse de CE2, est revenue à l'institut suivre une formation et trouve les locaux déserts. "Il n'y a pas grand monde dans les amphis. Il y a des démissions et des reconversions, c'est difficile. Puis, nous ne sommes pas assez valorisés", déplore-t-elle. Un avis partagé aussi par Annabelle qui vient de s'inscrire en ligne au capes d'italien pour être professeure dans le secondaire. "Le salaire ne donne pas envie de faire cinq années d'études après le bac pour avoir une rémunération qui correspond presque au SMIC", souligne-t-elle.
Antoine, enseignant de primaire qui a réussi le concours l'année dernière, explique la situation. "Il y avait 219 postes ouverts pour Paris. Aux épreuves orales, nous étions 180 et seules 150 personnes ont été prises. En faisant le calcul, cela fait 79 postes qui n'ont pas été pourvus. En plus de ça, les conditions ont été modifiées. Maintenant, il faut être en master 2, donc ça rajoute des difficultés pour accéder à ce concours", expliques-t-il. Avant, les étudiants passaient leur concours à la fin du M1. Ils étaient donc fonctionnaires rémunérés à temps plein en M2. Pour eux, le gouvernement doit donc forcément revoir sa copie sur ce point.