L'éducation pour tous, oui mais comment ? Tous les enfants ont le droit d'aller à l'école et pourtant, pour de nombreux enfants handicapés, c'est le parcours du combattant. Leurs heures de cours se réduisent comme peau de chagrin, selon l'Unapei, l'une des principales associations du secteur du handicap. 23% des enfants ou adolescents en situation de handicap n'ont aucune heure de scolarisation par semaine.
"Rajouter un handicap à son handicap"
Certains sont même déscolarisés en plein milieu de l'année. C'est le cas de Soan, 5 ans. Du jour au lendemain, cet enfant atteint d'un trouble du spectre autistique a perdu la moitié de ses heures de cours. "Ça a été la panique d'abord et la course pour essayer de réorganiser les emplois du temps et les rendez-vous médicaux", déplore sa maman Aurélie, qui témoigne au micro d'Europe 1. Elle raconte : "Quand je venais le récupérer le midi, il ne comprenait pas pourquoi il n'y retournait pas l'après-midi, alors que les autres enfants oui. Il a beaucoup moins de contacts avec ceux de son âge. C'est rajouter un handicap à son handicap".
Du fait qu'elle ne soit pas maîtresse d'école, elle reconnaît ne pas pouvoir enseigner à son enfant certaines choses. Ce qui n'est pas sans conséquence pour son apprentissage. "Pour ce qui est de l'écriture par exemple, il était beaucoup moins rapide qu'avant puisqu'il avait moins de temps d'école", souligne-t-elle. Par ailleurs, cette mère de famille ne peut pas reprendre le travail puisque cela signifie de trouver un mode de garde pour son enfant. "Un mode de garde, ça se paye. On prône l'école pour tous, mais derrière, on ne donne pas les moyens pour que cela se fasse. Au final, tout le monde en pâtit, que ce soit les enseignants, les enfants ou leur famille", s'inquiète Aurélie.
En France, 400.00 enfants handicapés sont scolarisés dans des écoles ordinaires. Un chiffre en augmentation de 34% par rapport à 2017.