Deux mois après le drame de Marseille, où cinq personnes sont mortes dans l'effondrement de deux immeubles vétustes rue d'Aubagne, la fondation Abbé Pierre a décidé de se porter partie civile dans l'information judiciaire lancée contre X, a annoncé mercredi son délégué général Christophe Robert. Invité de Matthieu Belliard sur Europe 1, il qualifie cette décision d''acte politique".
"Un acte de soutien aux familles des victimes". "Ça fait 25 ans que la fondation soutient des ménages confrontés à de l'habitat indigne et insalubre", rappelle Christophe Robert, évoquant "l'enjeu majeur autour de la lutte contre l'habitat indigne en France". "Ce qui s'est passé à Marseille est une catastrophe innommable. C'est pour nous un acte politique mais aussi un acte de soutien aux familles des victimes, à ceux qui sont aujourd'hui déplacés de leur logement à Marseille et qui ne savent pas où ils vont retrouver une solution de logement".
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La fondation veut "un plan national". Sur son site, la fondation réclame auprès du gouvernement "un ambitieux plan national de lutte contre l'habitat indigne", avec notamment des objectifs quantitatifs et qualitatifs demandés aux territoires, assortis d'obligations de résultats. Selon l'association, ce sont 60.000 logements qui doivent être rénovés chaque année pendant dix ans.
"Les estimations du parc qu'on qualifie de 'potentiellement indigne', c'est à peu près 600.000 logements. Aujourd'hui on arrive à intervenir sur une quinzaine de milliers de logements, les bonnes années. Il faut accélérer. On a des outils coercitifs, incitatifs", explique Christophe Robert.
"Il faut un sursaut collectif national". Car selon le délégué général de la fondation Abbé Pierre, "il y a beaucoup de collectivités locales qui ne font pas grand chose ou ne font rien, parce qu'elles ne savent pas, ou ne veulent pas se coller au problème". C'est pourquoi la fondation réclame "un plan national porté par le gouvernement", pour "inciter, encourager", mais surtout, si les collectivités n'agissent pas, "se substituer ou leur tordre le bras". "Il faut un sursaut collectif national", appelle encore Christophe Robert.