Plus de sept Français sur dix estiment qu'il y a encore "beaucoup à faire" pour atteindre l'égalité entre les femmes et les hommes, notamment en termes d'égalité salariale et professionnelle mais aussi de sécurité dans les lieux publics, selon une étude de l'Ifop*.
D'après ce sondage, mené pour la Fondation Jean-Jaurès et publié lundi dans 20minutes, 74% des Français jugent qu'"il y a encore beaucoup de choses à faire" en matière d'égalité entre femmes et hommes et 24% estiment l'égalité "à peu près atteinte". En 2004, date de la dernière mesure Ifop sur ce sujet, ils étaient 69% à attendre des améliorations et 29% à juger l'égalité quasiment atteinte.
84 % des sondés estiment que la situation des femmes est moins bonne en matière de salaire. Concernant le travail, les personnes interrogées perçoivent systématiquement la situation des femmes comme moins bonne que celle des hommes: 84% considèrent qu'elle est moins bonne en matière de salaires, 71% en matière de possibilité de promotion et 60% concernant la sécurité de l'emploi. Pour l'avenir, 67% des sondés souhaiteraient "en priorité" que la condition des femmes s'améliore en matière d'égalité salariale, 34% qu'elle s'améliore "en priorité" en matière de sécurité au quotidien et 33% en termes de conciliation vie familiale et professionnelle.
22 % des femmes interrogées disent avoir été victimes d'une discrimination à l'embauche. Parmi les femmes interrogées (53% de l'échantillon), 22% déclarent avoir déjà eu le sentiment d'être victimes d'une discrimination à l'embauche en raison de leur sexe, en hausse de 15 points par rapport à un précédent sondage daté de 2000. "On ne peut exclure la traduction d'une prise de conscience croissante sans y voir les conséquences de la crise mais force est de constater que ce sentiment est plus élevé chez les jeunes femmes de moins de 35 ans (30%) qui ont dû entrer sur le marché du travail alors que la situation économique était particulièrement dégradée", analyse cette fondation classée à gauche.
Des questions sur une éventuelle grossesse. 37% des femmes rapportent par exemple qu'au cours d'un entretien d'embauche on leur a déjà demandé si elles comptaient bientôt avoir des enfants (12% des hommes), 33% disent avoir été questionnées sur la profession de leur conjoint (31% des hommes) et 25% sur la façon dont sont gardés leurs enfants (11% des hommes).
L'inquiétude dans les rues ou les transports en commun. L'insécurité dans la rue et les transports en commun est également un marqueur d'inégalités femmes-hommes, selon cette étude, 83% des femmes déclarant redouter pour leur intégrité physique et les deux-tiers (67%) y ayant déjà été l'objet de harcèlement.
*Enquête réalisée les 17 et 18 octobre 2017 auprès d'un échantillon national représentatif de 1.001 personnes.