De nouvelles inondations et avalanches sont annoncées pour vendredi, favorisées par les pluies et vents violents de la tempête Eleanor, qui a fait trois morts et un disparu en France depuis mercredi, et privé de pistes des milliers de skieurs.
Vingt-cinq départements en vigilance orange. Selon le ministère de l'Intérieur, le bilan de la tempête établi jeudi soir s'élève à trois morts, un disparu, 26 blessés dont quatre gravement. Le vent souffle moins, mais les pluies et la neige perturbent encore 25 départements du Sud-Ouest, du Centre-Est, de l'Est, du Nord-Est et du Sud-Est qui étaient toujours en vigilance orange vendredi matin, selon le dernier bulletin de Météo-France.
Dix-huit départements sont en alerte orange pour inondation, six autres pour pluie-inondation et un autre est en vigilance orange pluie-inondation et avalanches. Le retour à la normale est prévu pour vendredi 18 heures.
De fortes pluies attendues. Dans le Nord-Est, de nouvelles pluies pourraient apporter 10 à 20 litres d'eau par mètres carrés supplémentaires, localement 30. Les quantités de pluie en 48 heures seront de l'ordre de 50 à 70 litres par mètre carré dans beaucoup de secteurs de plaine, 80 à 120 litres par mètre carré sur le relief du Jura et des Vosges, localement 140 à 160 sur le Ballon d'Alsace.
Toujours des risques d'avalanches. Dans les Alpes, si le pic est passé jeudi, des départs spontanés d'avalanches vont encore se produire et quelques grosses avalanches restent possibles, avec la reprise des précipitations cette nuit, prévient Météo-France. De nombreuses routes de montagne et d'accès aux stations sont restées fermées dans la nuit de jeudi à vendredi en raison du fort risque d'avalanche, alors que les stations de ski sont bondées en raison des vacances scolaires.
Trois personnes disparues. Les recherches se sont poursuivies durant la nuit pour retrouver un pompier volontaire porté disparu jeudi à la mi-journée : il secourait une famille réfugiée sur le toit de sa voiture, quand il a été emporté par un torrent déchaîné, la Breda, entre Isère et Savoie. "Plus de 80 personnes sont à sa recherche", selon le ministère de l'Intérieur.
Un homme de 70 ans était porté disparu depuis jeudi après-midi alors qu'il se trouvait à proximité d'une rivière en crue à Rouvres-sur-Aube (Haute-Marne) et d'importants moyens de recherches sont déployés pour le retrouver. L'homme, propriétaire d'une résidence secondaire dans ce village situé près de Langres, au sud du département, où il se rendait régulièrement avec son épouse, aurait disparu vers 16h, a indiqué la préfecture. Sa maison se trouvant à proximité de la rivière, "il aurait voulu ouvrir une vanne pour éviter que sa propriété soit trop inondée et en l'ouvrant il serait tombé, probablement dans un réservoir qui file vers l'Aube".
Enfin, un octogénaire est porté disparu depuis jeudi soir dans le village de Lucenay-l'Evêque, au nord d'Autun en Saône-et-Loire. Selon le quotidien régional Le Journal de Saône-et-Loire, cet homme de 81 ans aurait quitté son domicile vers 19H00 pour observer la montée des eaux du Ternin, une rivière en crue après de fortes pluies, et n'est pas rentré depuis.
Un lourd bilan humain. Après le décès mercredi d'un skieur de 21 ans tué par la chute d'un sapin sur une piste de Morillon, en Haute-Savoie, une nonagénaire est morte d'une crise cardiaque à Crêts-en-Belledonne, en Isère, après que sa maison a été envahie et dévastée par une coulée de boue et d'eau. En Savoie, un agriculteur a été retrouvé mort sous une coulée de neige près de son chalet d'alpage à Bonneval-sur-Arc.
Des dégâts matériels. Jeudi, les pompiers ont procédé à plusieurs centaines d'interventions en Savoie, Haute-Savoie et Isère et de nombreux axes routiers locaux demeurent coupés. La Seine a débordé à Rouen et des rivières sont placées en vigilance orange face au risque de crue, comme en Gironde, dans le Grand Est ou en Franche-Comté. En Corse, moins de 2.000 foyers étaient sans courant et plus aucun de l'est en France métropolitaine.
La Corse touchée par des incendies. L'île a été frappée par des incendies "d'une intensité exceptionnelle en plein hiver" selon la préfecture, en raison d'un cocktail de vents violents et de sols secs. Plus de 2.000 hectares de végétation ont été parcourus par les incendies.