Alors que la France vient de vivre un intense mouvement de protestation de la part des agriculteurs, la colère agricole ne retombe pas chez nos voisins européens. Aux Pays-Bas, les agriculteurs bloquent à leur tour les autoroutes, tandis qu'en Italie, les tracteurs sont aux portes de Rome. En France aussi, une manifestation des producteurs de bio est programmée ce mardi après-midi juste devant l'Assemblée nationale. Une chose est sûre, cette crise agricole va peser lourd sur les prochaines élections européennes.
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La Macronie sur la défensive
Le RN, grand favori du scrutin, voit en cette crise l'opportunité d'accroître son avance, alors que le vote des agriculteurs s'oriente traditionnellement plus vers la droite modérée. Omniprésent, Jordan Bardella multiplie les initiatives pour défendre ce qu'il appelle "l'exception agriculturelle française". L'occasion d'attaquer frontalement le camp présidentiel.
Avec sa stratégie consistant à apparaître comme la liste la plus proeuropéenne, la Macronie est plus que jamais sur la défensive, martelant que Bruxelles ne doit pas être désignée comme bouc émissaire et que le président est à la manœuvre pour bâtir un nouveau modèle agricole avec les 27.
À l'image du RN, Marion Maréchal et Reconquête! se posent en défenseurs de l'identité française malmenée par l'Europe. Les LR de François-Xavier Bellamy se revendiquent, eux, comme les principaux adversaires de l'incohérence de la politique européenne. Quant à la gauche, qui pèse relativement peu au sein du monde agricole, elle tente de présenter l'écologie comme la solution pour permettre aux exploitants de faire face au réchauffement climatique.