L'hiver arrive avec un peu d'avance sur la France. Conséquence directe de la baisse des températures ces derniers jours : la hausse de la consommation d'électricité. Une mauvaise nouvelle pour le gestionnaire des lignes à haute tension RTE et EDF, alors que le parc nucléaire français a franchi à peine les 40 GW, sur les 60 GW qu'il peut produire. En cause, des retards pris sur la maintenance de certains réacteurs, qui reviennent désormais au compte-goutte.
Le vent enfin de retour
Alors, ce lundi, lors du pic de consommation à 19 heures à quelque 82 GW, l'application Ecowatt, qui indique l'équilibre entre l'offre et la demande, aurait du voir orange voire rouge. Mais c'était sans compter le retour du vent sur le territoire hexagonal.
L'approvisionnement ce lundi était assuré pour moitié par le nucléaire, suivi de très près par l'hydraulique. Le gaz continue également de jouer un rôle clé dans le mix énergétique français. Mais la surprise se situe du côté des éoliennes. Quasiment absent ces derniers jours, la faute à un anticyclone persistant sur le pays, le vent s'est enfin levé ce lundi à la mi-journée, propulsant la production éolienne à 5,5 GW à 19 heures. Le pic aura été atteint à minuit, ou le parc a produit 7 GW, sur 19 GW installés.
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Exportations vers le Royaume-Uni
Un coup de pouce bienvenu pour passer le pic de consommation et qui a aussi permis d'exporter de l'électricité vers la Grande-Bretagne, au moment même où les tarifs s'affolaient là-bas. Ainsi, à 18 heures, le prix d'un MWh dépassait les 3.000 euros. Une aubaine pour la France qui a pu exporter 3 GW vers son voisin britannique. Une opération qui a généré un bénéfice net de 7,2 millions d'euros et qui permet d'atténuer en partie la facture de nos importations d'électricité.
Pour rappel, la France a dépensé sur une journée comme hier, plus de 100 millions d'euros, soit le prix d'un Airbus A320.