Une quinzaine de femmes ont déposé plainte, mercredi et jeudi, à Paris et à Marseille, certaines pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui", d'autres pour "blessures involontaires" et "tromperie aggravée". Elles s'estiment victimes de prothèses mammaires défaillantes. C'est le cas de Laëtitia, 42 ans, handicapée à 80% en raison d'un lymphome anaplasique, dont l'avocat a témoigné sur Europe 1, jeudi.
"Elle a payé pour que la mort soit mise dans son corps". Porteuse d'une prothèse texturée de la marque Allergan, "elle dit elle-même qu'elle a payé pour que la mort soit mise dans son corps", affirme Me Molina. "Elle a subi de multiples cures de chimiothérapies, avec des traitements invasifs extrêmement lourds."
"Malgré cela, elle est désormais animée d'une volonté de justice inébranlable", indique le conseil, au moment de lancer une action en justice pour "que toute la lumière soit faite sur les causes du développement de cette maladie et que toutes les responsabilités puissent être examinées sans exclusive, celle du laboratoire, des autorités sanitaires et de l'organisme certificateur."
Un "lien médicalement constaté" entre prothèse et maladie ? Selon l'avocat, "il semble en effet qu'il y ait un lien médicalement constaté entre ce type de prothèse et l'apparition de ce cancer extrêmement violent", dont est atteinte sa cliente. "Il y a donc là un véritable scandale sanitaire qui se profile à bas bruit, dans une forme d'indifférence générale vaguement coupable à ce stade, qui ne peut pas durer", lance-t-il.
Les avocats souhaitent désormais la désignation d'un juge d'instruction mais leur tâche s'annonce ardue. Le droit pénal n'est en effet pas bien adapté aux dossiers portant sur la santé. De plus, il va leur falloir démontrer le lien entre les lymphomes et les implants. La justice, elle, exige des vérités scientifiques certaines à 100%.