Elisabeth Borne a défendu mardi devant les députés de la majorité le besoin d'"unité nationale" et accusé LFI, devant l'Assemblée nationale, "d'instrumentaliser" la mort du jeune Nahel, tué la semaine dernière par un policier, qui a généré plusieurs nuits de violences. "Avec le retour au calme, les débats vont reprendre, c'est normal, c'est démocratique, c'est très sain. Mais je pense que c'est important que cela ne prenne pas le pas sur l'unité nationale", a déclaré dans la matinée la Première ministre devant les députés des groupes Renaissance, Horizons et MoDem. "C'est pour ça que le président de la République a indiqué que nous devons prendre le temps du dialogue", a-t-elle ajouté, en promettant ultérieurement de "tirer tous les enseignements de cette crise".
Elle s'est exprimée en présence de plusieurs ministres, dont Gérald Darmanin (Intérieur), Eric Dupond-Moretti (Justice).
Le "chemin de l'excuse constante de la violence"
Elisabeth Borne a rappelé avoir rencontré lundi l'ensemble des groupes parlementaires, qui sont apparus divisés dans leurs propositions, dans un souci de "transparence démocratique", pour "notre unité républicaine et notre cohésion nationale". La cheffe du gouvernement a vivement critiqué la présidente des députés LFI Mathilde Panot, qui a quitté avant sa fin la réunion à Matignon. Elle s'est dite "très choquée par les propos de La France insoumise qui refuse de condamner les violences", "preuve supplémentaire" à ses yeux que ce parti "ne se positionne pas dans le champ républicain".
Devant l'Assemblée nationale, placée sous le feu roulant des questions au gouvernement, elle a accusé LFI d'"instrumentaliser un drame", de choisir le "chemin" de "l'excuse constante de la violence". "Vous cherchez des coupables, partout, dans toutes nos institutions républicaines, sauf chez les auteurs de violences", a-t-elle encore tempêté dans une prise de parole particulièrement offensive.
"Notre ambition, c'est l'unité de la République"
Elle a assuré le chef de file des députés LR Olivier Marleix d'être "mobilisée" contre "l'impunité" avec une "réponse pénale ferme, une justice plus efficace, plus rapide". La "réflexion de plus long terme" sur cette crise "aura lieu", a-t-elle promis à Boris Vallaud, chef de file des députés PS, tout en affirmant que le gouvernement n'avait "cessé d'agir pour les quartiers et pour la politique de la ville depuis 6 ans".
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Après une décrue des violences ces deux dernières nuits, Elisabeth Borne a indiqué que le gouvernement allait "avec la plus grande prudence (adapter) son dispositif de sécurité" mais restait "extrêmement vigilant", après avoir rappelé les "quatre piliers" de la réponse de l'exécutif jusqu'alors : une "mobilisation des forces de l'ordre", "la fermeté de la réponse pénale", la "responsabilisation des réseaux sociaux", et un "rappel nécessaire de la responsabilité parentale". "Notre ambition c'est l'unité de la République", a-t-elle ajouté.