Qui dit gros dégâts, dit appel aux assureurs. Face aux émeutes qui touchent la France depuis la mort du jeune Nahel, tué par un policier après un refus d'obtempérer, une réunion était organisée cet après-midi à Bercy pour constater les dégradations sur le territoire. S'il n'y a pas encore d'annonce précise, la facture risque tout de même d'être très salée. Mais concrètement, est-ce que les indemnisations peuvent arriver rapidement ?
Un montant plus important que les émeutes de 2005 et les gilets jaunes ?
Ce qui est certain, c'est que les assurances peuvent accélérer les prises en charge et réactiver des processus utilisés, par exemple en cas de catastrophe naturelle. Il sera aussi possible d'accepter des déclarations de sinistres même si elles arrivent un peu après le délai habituel. En revanche, s'engager à réduire les franchises ne pourra se faire qu'au cas par cas, selon le type de contrat. Même chose pour la prise en charge des pertes d'exploitation, précise Olivier Moustacakis, cofondateur du comparateur Assurland. "Imaginons que le commerce reste fermé pendant quinze jours, le temps que des travaux soient faits pour pouvoir à nouveau accueillir de la clientèle. Donc là, il faut avoir souscrit une garantie perte d'exploitation. Et ça malheureusement, c'est moins fréquent. Il y a moins de commerces qui ont souscrit ce type de garantie en cas de perte financière", indique-t-il.
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En revanche, les commerçants qui possèdent un contrat multirisque, beaucoup plus courant, doivent facilement être indemnisés des dégâts, comme les vitrines cassées ou la perte de marchandises. À ce stade, personne ne se risque à donner un montant global d'indemnisation. Mais il est très probable que le montant des dommages des émeutes de 2005 (200 millions d'euros) ou des manifestations des gilets jaunes (249 millions d'euros) soit très rapidement dépassé. La CPME, la Confédération des petites et moyennes entreprises, réclame un fonds de secours à l'Etat, mais aussi le report de la fin des soldes d'une semaine.