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Nina Pavan (à Marseille) / Crédit photo : LAURENT LE CRABE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Une semaine après les violences urbaines, la vie commerçante reprend mais garde de lourds stigmates. À Marseille, la rue Saint-Ferréol, l’une des rues commerçantes les plus pillées de la ville, invite les gens à déposer des mots de soutien alors que les soldes ont débuté la semaine dernière.
REPORTAGE

À Marseille un élan de solidarité pour les commerçants. Dans la rue Saint-Ferréol, l’une des plus ciblées lors des émeutes du week-end dernier, la boutique historique Richelieu a voulu mettre en place un panneau d’affichage de mots de soutien. Mais pendant la nuit les mots ont été arrachés. Sur la grande barricade de bois qui protège la vitrine du magasin, il ne reste plus beaucoup de mots épinglés. Alicia, la vendeuse, le vit comme une deuxième attaque contre les commerçants du centre ville.

"Tenez bon"

"Tout a été arraché cette nuit. On était triste parce que c'était vraiment des messages de soutien pour les commerçants. Mais apparemment, ce n'est pas accepté pour tout le monde", s'attriste-t-elle. Elle se réjouit quand même des nouveaux post-it bleus, jaunes et roses qui ont été accrochés ce matin, remplis de paroles encourageantes. "Il y a ce monsieur qui a écrit 'restez forts face à ce pays' ; il y a une petite fille qui a marqué 'tenez bon' avec un cœur suivi de 'PS : j'ai huit ans'", décrit la commerçante.

Alya se balade avec ses deux filles en passant devant la boutique. Elle s'arrête, prend un stylo pour laisser ce message. "J'aime ma ville et le soutien à tout le monde. Moi, je suis commerçante, mais à Fréjus. Si on m'avait cassé comme ça mon commerce… Pour Marseille, on est solidaire", confie-t-elle. Depuis les émeutes, il y a beaucoup moins de clients que d'habitude dans le centre ville de Marseille. Les commerçants encore ouverts comptent bien sur la semaine de soldes supplémentaires pour essayer de sauver leur saison.