La France n'a pas tenu ses objectifs d'émissions de gaz à effet de serre en 2016, selon un bilan provisoire publié lundi par le ministère de la Transition écologique, des résultats qui "appellent à une réaction", indique le ministère.
Dérapage. Après avoir atteint "sans marge" son objectif de 2015, la France a émis 463 millions de tonnes de gaz à effet de serre (en équivalent CO2) en 2016, soit 3,6% de plus que ce qui était prévu, le dérapage venant essentiellement des secteurs du transport et du bâtiment. Les émissions ont toutefois baissé de 15,3% par rapport à leur niveau de 1990. Cet écart s'explique essentiellement par des éléments conjoncturels, comme le faible prix des produits pétroliers "qui incite à la consommation", et l'indisponibilité de certaines centrales nucléaires "qui a provoqué un recours accru aux centrales" à charbon et à gaz, selon le document mis en ligne par le ministère.
Des écarts dès 2015. "Certains indicateurs sectoriels s'écartent dès 2015 de la trajectoire", notamment dans le bâtiment et les transports, relève-t-il. Il s'agit du "premier écart à la trajectoire", définie dans la Stratégie nationale bas carbone, qui fixe chaque année un "budget carbone" à respecter afin d'atteindre une baisse de 27% des émissions de gaz à effet de serre en 2028 par rapport à 2013, et -75% d'ici 2050.
"Renforcement des actons". Ces résultats impliquent que la France "ne peut pas avoir un regard prétentieux" vis-à-vis du reste du monde, a estimé le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. "Nous avons nous-mêmes nos propres contradictions", a-t-il dit lundi lors de ses vœux à la presse. "Un renforcement des actions apparaît donc nécessaire pour rester en phase avec nos objectifs", indique le ministère. Les émissions de gaz à effet de serre françaises proviennent essentiellement des transports (29%), de l'agriculture (20%) et du bâtiment (19%), et tous ces secteurs ont engendré plus d'émissions que ce qu'ils auraient dû.