A 17h00, une première assemblée au Bourget. Si la COP21 démarre officiellement lundi, l'effervescence est déjà de mise dans les coulisses de la plus grande conférence climatique jamais organisée. Depuis plusieurs jours, les négociateurs sont à Paris. Ils coordonnent leurs positions sur les points clés de l'accord. Commencer à négocier dès aujourd'hui, c'est se donner plus de chances d'aboutir à un accord, disent les experts. C'est pourquoi une première assemblée plénière se tiendra dimanche à 17h00, avant l'ouverture officielle lundi. Convoquée par les deux coprésidents des négociations, cette assemblée préliminaire doit permettre aux négociateurs de s'accorder sur une feuille de route définitive pour les quinze jours de négociations à venir. Objectif principal : parvenir à limiter la hausse des températures à deux degrés par rapport à l'ère pré-industrielle. Mais pour cela, certains acteurs doivent encore se laisser convaincre de mettre de coté leurs intérêts et d'accentuer les efforts déjà promis.
A 21h00, Hollande convie à dîner le président chinois. Deux pollueurs notoires, la Chine et les Etats Unis, restent notamment à convaincre. Pour cela, François Hollande participera dimanche dans la soirée à un dîner de travail avec XI Jinping, président de la République populaire de Chine. Au début du mois de novembre, le président français s'était rendu à Pékin et était parvenu à ce que la Chine accepte que la COP21 aboutisse à un accord "juridiquement contraignant". François Hollande avait alors salué un "pas majeur" vers un accord à la COP21. Les Etats Unis sont en revanche toujours opposés à un accord contraignant. "Ce ne sera certainement pas un traité (...) Il n'y aura pas d'objectifs de réduction juridiquement contraignants comme cela avait été le cas à Kyoto", a estimé plus tôt dans le mois John Kerry, dans une interview publiée par le Financial Times. François Hollande dînera donc lundi soir avec Barack Obama.
Toute la journée, actions civiles et annonces des pays du sud. Depuis vendredi, des dizaines de manifestations de la société civile sont organisées partout dans le monde pour réclamer des mesures fortes contre le réchauffement climatique. Les pays du sud eux, souhaitent que les pays du nord les aident dans leur défi énergétique. Et ils le font savoir. L'emblématique président bolivien Evo Morales, critique acerbe de l'économie néolibérale a ainsi annoncé samedi soir qu'il serait "très ferme" à la COP21 "pour sauver la Terre mer". Il plaidera en faveur de la création d'un "tribunal sur le changement climatique pour que les pays qui ne respectent pas (les objectifs mondiaux) soient jugés" sous la juridiction de la Cour internationale de justice, principal organe judiciaire de l'ONU. A Copenhague, la COP15 avait entre autres échoué à aboutir à un accord car les pays en développement souhaitaient que les pays riches, historiquement responsables du réchauffement climatique, paient le gros des investissements pour contrer le réchauffement climatique.