Un maire alsacien a pris une décision radicale pour lutter contre la désertification de son centre-bourg : à Muttersholtz, près de Sélestat, les logements vacants sont désormais taxés ! Mais les propriétaires qui souhaitent les transformer pour pouvoir les louer peuvent également se voir offrir une importante aide publique.
"C’est une maison où habitaient ma grand-mère et ma mère." Arsène, le boucher du village, contemple sa vaste ferme, restée abandonnée pendant dix ans. "Lorsqu’elles sont décédées, je n’en ai plus rien fait parce que je ne voulais pas de locataire", explique-t-il. Désormais rénovée, la maison a été transformé en deux appartements... un peu malgré son propriétaire. "Monsieur le maire m’a imposé la taxe logement-vacant."
En clair : le bâton ou la carotte. C’est-à-dire le paiement d’une taxe sur le bâti non habité - 400 euros par an dans la cas d’Arsène – ou bien la mobilisation d’une équipe et un financement pour aider les propriétaires "à se bouger", selon la formule du maire, Patrick Barbier. Architecte, notaire, financement… sur les 140.000 euros de travaux nécessaires pour transformer la ferme d’Arsène, 40.000 ont été fournis par des aides publiques.
Rénover la commune au lieu de l'agrandir
Dix chantiers sont d’ores et déjà lancés dans le cœur du village, que le maire préfère réhabiliter plutôt que de voir construire de nouveaux lotissements en périphérie. "Il reste encore un peu de boulot", explique l’édile. "On a identifié 80 logement vacants", soit 8% des logements de cette commune de 2.000 habitants.