En Corse, un passeport sanitaire donnerait "le coup de grâce à la saison touristique"
Jean-Noël Marcellesi, président du Cercle des grandes maisons corses, dénonce lundi sur Europe 1 la possibilité de la mise en place d'un passeport sanitaire pour entrer sur l'Île de Beauté. Qualifiant cette mesure de "ségrégation sanitaire", il en appelle à l'intervention d'Emmanuel Macron et du gouvernement.
Faudra-t-il un passeport sanitaire pour se rendre sur l'Île de Beauté ? C'est le souhait de Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, et de l'Assemblée de l'île, qui a voté jeudi son plan de déconfinement comportant la mesure "green pass". L'idée est que chaque personne qui souhaite entrer sur l'île doit présenter à l'aéroport ou au port un test de dépistage négatif au coronavirus datant de moins de sept jours avant le départ.
À l'aube des vacances d'été , cette mesure ne fait pas l'unanimité en Corse. "Je crois que si on avait voulu donner le coup de grâce à la saison touristique, on ne s’y serait pas pris autrement", a réagi Jean-Noël Marcellesi au micro d'Europe 1.
"On se demande la logique de ce passeport"
Invité de la matinale d'Europe 1, celui qui préside le Cercle des grandes maisons corses, une association de professionnels de l'hôtellerie, a expliqué que cette mesure de passeport sanitaire "n'apporte strictement aucune garantie sanitaire". "On se demande la logique de ce passeport (...) et ça a d’ailleurs suscité un peu d’émoi dans la communauté scientifique", précise Jean-Noël Marcellesi.
Pour lui, cette mesure est extrêmement dangereuse pour l'Île de Beauté à quelques semaines des vacances d'été. "En venant imposer aux fidèles de la Corse ou à ceux qui viendraient la découvrir cet été de montrer patte blanche avant d’arriver, on leur adresse un message de suspicion profondément révulsif et choquant", explique Jean-Noël Marcellesi, qui espère que "le gouvernement et que le président Emmanuel Macron stopperont cette forme inacceptable de ségrégation sanitaire".
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"Gilles Simeoni a mis la Corse en panne"
Au-delà de cette mesure, c'est la "vieille stratégie de l’écran de fumée" de Gilles Simeoni que Jean-Noël Marcellesi met en cause. "Depuis quatre ans, Monsieur Simeoni a déserté ses responsabilités en essayant constamment de grignoter celles de l'État, sans succès d’ailleurs", affirme-t-il. "Ce faisant, il a mis la Corse en panne", lance-t-il au micro d'Europe 1.
"En venant jouer maintenant les chevaliers blancs de la sécurité publique, en essayant d’instrumentaliser les peurs, il espère peut-être faire oublier l’indigence de son bilan par une frénésie de communication", conclut au micro d'Europe 1 le président du Cercle des grandes maisons corses.