La planète Terre est en train de vivre la décennie la plus chaude depuis plus de 125.000 ans, estime le Giec. Une hausse des températures cet hiver et de longues périodes sans précipitations, dans le sud, notamment, font craindre des tensions sur l'eau potable. Peut-on apporter des solutions au réchauffement climatique ?
À son échelle, Michael Gillot, restaurateur en Corse, part d'un constat de gâchis de la consommation en eau de la part de ses clients sur sa terrasse, en face de la place Saint-Nicolas à Bastia. "Pour le service, c'est une centaine de carafes d'eau par jour. Si les clients terminent, ce n'est pas un problème. Mais s'ils la boivent à moitié, on ne peut pas la réutiliser. On la prend et on jette l'eau sur le trottoir…" regrette ce restaurateur.
Une somme reversée à des associations
Les clients du Conti, à Bastia, se verront donc proposer de payer 10 centimes la carafe d'eau. Somme que le restaurateur promet de remettre à des associations. "Il faut bien prendre conscience d'une chose, le restaurateur n'est gagnant de rien là-dessus. Il y a juste la volonté de pouvoir réfléchir à comment on utilise l'eau et est-ce qu'on peut continuer à mettre des carafes d'eau à table sans compter ? Mais le client qui viendra chez moi, il pourra dire que sa carafe elle aura servi à planter un arbre", explique Michael Gillot.
Le revers de la médaille
L'initiative est louable, mais à peu de chance de se développer sur l'île estime Christophe Giraud, autre restaurateur à Bastia lui aussi et membre de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH). "Le revers de la médaille, c'est qu'on rentre sur d'autres problématiques. Une TVA va devoir être appliquée. C'est trop compliqué à mettre en place. Et puis pour peu de retours. Vendre une carafe 10 centimes ? Vous imaginez combien il faudrait en vendre ? C'est utopique", estime-t-il.
Alors que les ressources hydriques restent sous haute surveillance en Corse, de leurs côtés, les autorités prévoient cette année une situation moins préoccupante que l'été dernier.