Un discours pour arrêter, un discours pour repartir. Tout le territoire passe en zone verte demain, à l'exception de Mayotte et de la Guyane, annonce Macron. Les cafés et restaurants pourront rouvrir en Île-de-France. Le chef de l'Etat a exclu une hausse d'impôts pour financer les dépenses massives engagées pour limiter les conséquences de la crise sanitaire.
Les informations principales à retenir :
- Le territoire français, à l'exception de Mayotte et de la Guyane, passe en vert
- Les cafés et restaurants rouvrent ce lundi en Île-de-France
- Les écoles et collèges accueilleront tous les élèves à partir du 22 juin
- Il n'y aura pas de hausses d'impôts pour financer les dépenses liées à la crise du Covid-19
- Une nouvelle allocution présidentielle aura lieu en juillet
Toute la France passe en vert
Emmanuel Macron a achevé plus tôt que prévu le déconfinement en annonçant que toute la France passera au "vert" dès lundi 15 juin, sauf en Guyane et à Mayotte où le virus circule encore. "Nous pourrons tourner la page du premier acte dès demain sur tout le territoire" sauf en Guyane et Mayotte, a-t-il annoncé à la télévision, en détaillant l'accélération des mesures de réouvertures, dont celle dès lundi des restaurants en Île-de-France. Du côté des rassemblements, ils resteront très encadrés. Le second tour des élections municipales pourra néanmoins se dérouler le 28 juin prochain.
Très attendues par les résidents et les familles, les visites pourront reprendre dans les maisons de retraite et les établissements d'hébergement.
"Nous allons retrouver pour partie notre art de vivre, notre goût de la liberté. En somme, nous allons retrouver pleinement la France. Cela ne signifie pas que le virus a disparu et que nous pouvons baisser totalement la garde", a néanmoins alerté le chef de l'Etat. "La lutte contre l'épidémie n'est donc pas terminée. Mais je suis heureux, avec vous, de cette première victoire contre le virus."
Un retour à l'école dès le 22 juin
"Dès demain, en Hexagone comme en Outre-Mer, les crèches, écoles et collèges se prépareront à accueillir à partir du 22 juin tous les élèves de manière obligatoire et selon les règles de présence normale", a assuré le chef de l'Etat. Il n'a pas donné de précisions en revanche sur un allègement du protocole sanitaire, demandé par les pédiatres pour faciliter le retour des enfants.
Emmanuel Macron n'a pas évoqué la situation des professeurs, qui demandaient son soutien face au "prof-bashing" qu'ils dénoncent.
Pas de hausses d'impôts
Alors que "500 milliards d'euros" ont été dépensés pour faire face à la crise, "ces dépenses se justifient en raison des circonstances exceptionnelles que nous venons de vivre, mais elles viennent s'ajouter à notre dette déjà existante", a expliqué Emmanuel Macron. Mais "nous ne financerons pas ces dépenses en augmentant les impôts, a-t-il assuré, soulignant que la France connaissait déjà "la fiscalité la plus lourde", et que "depuis trois ans nous avons commencé à la baisser".
Le président de la République a estimé que la "première priorité" était de "reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire". Il a défendu la perspective d'"un vrai pacte productif".
Des "faiblesses" à corriger
"Cette épreuve a aussi révélé des failles, des fragilités : notre dépendance à d'autres continents pour se procurer certains produits, nos lourdeurs d'organisation, nos inégalités sociales et territoriales. Je veux que nous tirions toutes les leçons de ce que nous avons vécu et, avec vous, comprendre ce que nous avons mieux réussi ou moins bien réussi que nos voisins. Nos forces, nous les conforterons. Nos faiblesses, nous les corrigerons, vite et fort", a assuré Emmanuel Macron.
Des "leçons à tirer" qui pourraient s'exprimer par plus de décentralisation au sein du pays. Le chef de l'Etat a promis dimanche d'ouvrir "une page nouvelle" donnant davantage "de libertés et de responsabilités à ceux qui agissent au plus près de nos vies", comme les maires, les hôpitaux ou les universités. "Tout ne peut pas être décidé à Paris, les territoires ont montré leur ingéniosité" pendant la crise du coronavirus, "faisons-leur davantage confiance", a-t-il déclaré.
Le président de la République a également annoncé un "investissement massif pour l'instruction, la formation et les emplois de la jeunesse".
Une nouvelle allocution en juillet
Emmanuel Macron a donné rendez-vous aux Français "en juillet", pour préciser un "nouveau chemin" et "lancer les premières actions". Promettant de "se réinventer", le locataire de l'Elysée a annoncé la tenue de concertations. "C'est dans cet esprit de concorde que j'ai demandé aux présidents des deux chambres parlementaires et du Conseil économique, social et environnemental de proposer quelques priorités susceptibles de rassembler le plus grand nombre", a-t-il précisé.
29.407 morts en France, le reflux se confirme jour après jour
La France a enregistré moins de 10 nouveaux décès en 24 heures dus au Covid-19, a annoncé dimanche le ministère de la santé, quelques heures après que le président Emmanuel Macron s'est félicité d'une "première victoire contre le virus". Neuf nouveaux décès ont été enregistrés à l'hôpital en 24 heures, soit le chiffre le plus faible depuis le début des bilans quotidiens mi-mars, portant le nombre total à 29.407 morts depuis le début de l'épidémie, selon les derniers chiffres mis à jour sur le site du ministère de la santé.
Les frontières françaises avec l'Europe rouvrent le 15 juin à minuit
Dès le lundi 15 juin à minuit, la France rouvre ses frontières à l'Europe avec un principe de réciprocité. Concrètement, chaque résident en provenance d'un pays de l'espace européen, qui a lui-même ouvert ses frontières à la France, pourra entrer sur le territoire, sans restriction. Mais ce nouveau pas vers un retour à la vie normale peut se transformer en un véritable casse-tête pour les globe-trotters, tant les restrictions et les conditions diffèrent d'un pays à l'autre. Europe 1 a donc rassemblé dans cet article toutes les informations connues à ce jour pays par pays pour vous permettre de préparer au mieux vos futurs périples sur le Vieux continent. De son côté l'Espagne qui envisageait une réouverture début juillet a avancé cette date au 21 juin.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Coronavirus : "On peut largement relâcher la pression", selon un épidémiologiste
> Coronavirus : la situation "s'aggrave" dans le monde, selon l'OMS
> Crise économique : "Il va y avoir deux chocs, un sur le chômage et un pour les jeunes"
> Le coup de gueule du pédagogue Philippe Meirieu contre l'école à distance
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
>C'est le bon moment pour prendre un vol à destination de l'Europe !
Plus de 431.000 morts dans le monde
La pandémie a fait plus de 431.193 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles dimanche à 19h GMT. Plus de 7.848.160 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires, dont au moins 3.458.300 sont aujourd'hui considérés comme guéris.
Après les Etats-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 42.720 morts pour 850.514 cas, le Royaume-Uni avec 41.698 morts (295.889 cas), l'Italie avec 34.345 morts (236.989 cas), et la France avec 29.398 morts (193.616 cas, pas de nouveau bilan communiqué dimanche).