La secrétaire d'État à l'économie Agnès Pannier-Runacher indique, dans un entretien à paraître vendredi aux "Échos", que des distributions de masques par l'État vont avoir lieu à partir du 4 mai. Au sortir du Conseil européen, Emmanuel Macron a appelé à aller "plus loin, plus fort" vers la souveraineté européenne, et souhaite une "réponse solidaire, organisée et forte" de l'UE face à la crise du coronavirus. Virus qui est à l'origine de 21.856 décès sur le sol français jeudi soir. De son côté, l'Elysée a exclu un déconfinement par régions, tandis qu'un principe de volontariat a été acté pour le retour des enfants à l'école.
Les principales informations à retenir
- Les premières distributions de masques par l'État se feront à partir du 4 mai
- Emmanuel Macron appelle à "réponse solidaire" de l'UE face à la crise du Covid-19
- 21.856 personnes sont mortes du Covid-19 en France
- Il n'y aura pas de déconfinement régionalisé, a annoncé l'Elysée
- Pas d'obligation de retour à l'école, mais port du masque "probablement" imposé dans les transports
- L'économie française est "sous anesthésie", alerte l'Insee
Des masques pour les Français à partir du 4 mai...
Le gouvernement français procédera à de premières distributions de masques grand public auprès des Français à partir du 4 mai et étudie plusieurs modes de distribution, affirme la secrétaire d'État à l'économie Agnès Pannier-Runacher dans un entretien aux Échos à paraître vendredi. "L'État contribuera à doter en masques grand public les citoyens dès que possible par les canaux de distribution les mieux adaptés. De premières expérimentations seront faites à partir du 4 mai", y explique-t-elle.
"Plusieurs modes de distribution ont été identifiés pour permettre à un maximum de Français d'y avoir accès. Le champ des possibles est très large et nous regardons toutes les hypothèses : pharmaciens, mairies, grande distribution, buralistes, plateforme Afnor, e-commerce, etc."
Une fois le déconfinement entamé, à partir du lundi 11 mai, les usagers des transports devront "probablement" porter un masque et respecter la distanciation sociale avec les autres voyageurs, comme l'a annoncé l'Élysée jeudi après-midi.
Les buralistes vont vendre des masques made in France
Quelques heures auparavant, la confédération des buralistes français a fait savoir que son réseau allait vendre des masques de protection contre le coronavirus. L'opération, qui s'inscrit dans la perspective d'un début de déconfinement prévu par le gouvernement pour le 11 mai, se fait en partenariat avec un groupe français, Chargeurs. "Les masques mis en vente seront notamment de la marque Lainière Santé — issus des laboratoires du Groupe Chargeurs", précise l'organisation. Par ailleurs, un prix indicatif de cinq euros l'unité a été annoncé.
Emmanuel Macron appelle à "une réponse solidaire" de l'UE face au coronavirus
À l’issue d'un Conseil européen qui s'est tenu ce jeudi en visioconférence, Emmanuel Macron a appelé à aller "plus loin, plus fort" vers la souveraineté européenne, et souhaite une "réponse solidaire, organisée et forte" de l'UE face à la crise du coronavirus. "La souveraineté européenne, l'autonomie, la stratégie, c'est quelque chose que la France pousse. Un consensus est en train de se forger pour les renforcer, c'est-à-dire réduire notre dépendance à l'égard du reste du monde" a indiqué le chef de l'État, évoquant notamment la question de la production des matériels de protection.
Le président a toutefois pointé des "asymétries" dans les différents plans d'urgence mis en place par les pays européens, ce qui pourrait "mettre à l'épreuve la cohésion de la zone euro et l'unité du marché unique". Dans cet esprit, les 27 ont donc chargé la Commission européenne de présenter d'ici le 6 mai une proposition de budget pour la période 2021-2027, incluant un fonds pour relancer l'économie après la pandémie.
"Le choc que nous sommes en train de subir est aujourd'hui tel qu'on le mesure entre 5 à 10 points du PIB européen. C'est sans précédent", a également souligné le chef de l'État. Et de plaider, en précisant qu'il n'y a pas à ce stade de "consensus" sur le sujet, pour "des transferts budgétaires réels, économiques, pas simplement des prêts, vers les régions et les secteurs les plus touchés."
Plus de 21.800 morts en France, les réanimations en baisse depuis 15 jours
Avec 516 nouveaux décès enregistrés jeudi, l'épidémie de nouveau coronavirus a fait 21.856 morts en France depuis début mars, mais le nombre de patients hospitalisés en réanimation poursuit sa baisse, continue depuis quinze jours, selon la direction générale de la Santé. L'épidémie a tué 13.547 personnes dans les hôpitaux, soit 311 décès de plus en 24 heures, et 8.309 dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux (+205), précise-t-elle dans un communiqué.
Toutefois, depuis maintenant quinze jours consécutifs, le nombre de personnes hospitalisées en réanimation, indicateur de la pression de l'épidémie sur le système hospitalier, diminue. Elles étaient jeudi soir 5.053, 165 de moins que mercredi. "Nous restons cependant toujours à un niveau exceptionnel, supérieur aux capacités maximales de réanimation en France avant la crise", qui étaient de 5.000 lits. De même, si de nouveaux malades continuent de se présenter nombreux dans les hôpitaux, le nombre global de patients hospitalisés poursuit sa baisse, entamée il y a huit jours : ils sont encore 29.219, mais 522 de moins que mercredi.
"Les jours qui viennent sont très importants pour être au rendez-vous du 11 mai", quand doit débuter le déconfinement progressif, répètent les autorités, pour qui "le confinement doit être réussi pour réussir le déconfinement".
Pas de déconfinement régionalisé
Le déconfinement ne sera pas "régionalisé" mais il s'adaptera aux "réalités de chaque territoire", a annoncé jeudi l'Elysée à l'issue d'une réunion entre Emmanuel Macron et les maires. Le déconfinement doit se préparer avec les maires, a insisté le chef de l'Etat, selon des propos rapportés par l'Elysée.
Principe de volontariat pour l'école
Il n'y aura d'obligation faite aux parents de conduire leurs enfants à l'école à partir du 11, 18 ou 25 mai : un principe de volontariat a été acté par l'Elysée, jeudi après-midi, après la visioconférence entre l'exécutif et les représentants des maires.
L'économie française "sous anesthésie", selon l'Insee
L'économie française est comme un "organisme placé sous anesthésie" qui "n'assure plus que ses fonctions vitales", a constaté jeudi l'Insee au moment où les inquiétudes se renforcent sur la durée de la crise et ses effets sur l'emploi. Le secteur marchand hors loyers est presque réduit de moitié (49%) avec le confinement. Loyers compris il perd encore 41% de son activité, contre 35% pour l'économie française dans son ensemble, d'après la dernière note de conjoncture de l'Institut national des statistiques.
Le climat des affaires pour le mois d'avril, un indicateur synthétique calculé par l'Insee à partir de réponses des chefs d'entreprise sur leur activité, a lui plongé à son plus bas historique, nettement en-dessous de son précédent niveau plancher de mars 2009, durant la crise financière.
L'Institut Pasteur développe deux formes de tests contre le coronavirus
Ces tests pourraient constituer l'une des clés du bon déroulement du déconfinement. Alors que les tests actuels, dits RT-PCR, permettent de détecter si une personne est infectée par le coronavirus au moment où on les réalise, les chercheurs travaillent actuellement sur les tests sérologiques, qui permettent, eux, de déterminer après coup si un individu a été en contact avec le virus, et s'il est donc a priori immunisé. Tandis que des dizaines de ces tests sont en cours d'évaluation, selon les informations d'Europe 1, l'Institut Pasteur vient lui de mettre au point ses propres tests, sous deux formes. On vous explique tout ici.
Le Sénat vote un nouveau budget, revu et corrigé
Le Sénat à majorité de droite a voté dans la nuit de mercredi à jeudi, avec des modifications, le deuxième projet de budget rectifié pour 2020 proposé par le gouvernement pour soutenir l'économie face à la crise du coronavirus, à hauteur de 110 milliards d'euros. Après l'Assemblée nationale, le texte a été adopté en première lecture par le Sénat par 320 voix pour et 16 contre (le groupe CRCE à majorité communiste). Tous les détails ici.
Les Championnats d'Europe d'athlétisme annulés
Prévus du 25 au 30 août à Paris, les Championnats d'Europe d'athlétisme sont annulés en raison de la pandémie, a annoncé l'organisation. Après le report des Jeux olympiques de Tokyo à 2021, l'athlétisme se voit privé de son deuxième grand événement de l'année et se dirige vers une saison quasi-blanche, les grands meetings étant déjà déprogrammés jusqu'à la fin du mois de juin.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
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> Les femmes et les personnes de groupe sanguin O sont-elles plus résistantes ?
> Certaines formes graves sont-elles liées à un facteur génétique ?
> Comment va se dérouler la distribution de masques en France ?
Plus de 186.000 morts dans le monde
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 186.462 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi à 19h00 GMT. Plus de 2.675.050 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 193 pays et territoires depuis le début de l'épidémie. Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu'une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière. Parmi ces cas, au moins 708.400 sont aujourd'hui considérés comme guéris.
Depuis le comptage réalisé la veille, 4.576 nouveaux décès et 68.017 nouveaux cas ont été recensés dans le monde. Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès sont le Royaume-Uni avec 616 nouveaux morts, les États-Unis (595) et la France (516). Les États-Unis, qui ont recensé leur premier décès lié au coronavirus début février, sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 47.178 décès pour 856.209 cas. Au moins 77.963 personnes ont été déclarées guéries.