Coronavirus : le conseil scientifique juge "probable" une reprise incontrôlée

Le conseil scientifique craint une reprise incontrôlée de l'épidémie en janvier.
Le conseil scientifique craint une reprise incontrôlée de l'épidémie en janvier. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Olivier Véran a annoncé sur France 2 qu'une extension du couvre-feu à 18h est envisagée à partir du 2 janvier dans certains départements. Le ministre de la Santé a cependant écarté tout reconfinement national et local à ce stade, alors que le conseil scientifique juge "probable" une reprise incontrôlée.
L'ESSENTIEL

Pas de reconfinement mais des mesures ciblées au niveau local. Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mardi soir sur France 2 qu'une extension du couvre-feu à 18h est envisagé à partir du 2 janvier dans certains départements. Alors que des élus locaux, notamment dans l'Est, réclament des restrictions supplémentaires, le gouvernement a cependant écarté tout reconfinement local et national. Un conseil de défense sanitaire s'était réuni mardi matin, sur fond d'inquiétudes liées à la situation sanitaire

Le conseil scientifique met quant à lui en garde contre une reprise incontrôlée de l'épidémie en raison des fêtes de fin d'année. Le dernier bilan fait état de 64.078 morts dans le pays, et plus de 11.000 nouveaux cas en 24h. 

Les principales infos à retenir :

  • Olivier Véran a annoncé qu'un couvre-feu avancé à 18h est envisagé à compter du 2 janvier dans certains départements
  • Le ministre de la Santé a exclu tout reconfinement local ou national à ce stade
  • Le nouveau bilan fait état de 64.078 décès en France
  • Le conseil scientifique met en garde contre une reprise incontrôlée de l'épidémie 

Un couvre-feu à 18h envisagé à partir du 2 janvier dans les départements les plus touchés 

Un conseil de défense sanitaire s'était réuni mardi matin. Dans la soirée, Olivier Véran a dévoilé plusieurs décisions prises par le gouvernement. Sur le plateau du 20h de France 2, le ministre de la Santé a annoncé qu'un couvre-feu avancé de deux heures, à partir de 18h, est envisagé à compter du 2 janvier pour les territoires les plus touchés par l'épidémie.

"Nous allons proposer une extension du couvre-feu, qui au lieu de démarrer à 20h, démarrera à 18h dans l'ensemble des territoires dans lesquels ça s'avèrera nécessaire (...) des départements, des métropoles (...), dans lesquels le taux d'incidence serait au-dessus du seuil d'alerte maximale", a indiqué Olivier Véran. La situation est "plus problématique" dans quatre régions, a-t-il ajouté : le Grand Est, la Franche-Comté, l'Auvergne-Rhône-Alpes et les Alpes-Maritimes. 

Pas de reconfinement local ou national à ce stade

Le gouvernement a cependant écarté tout reconfinement local ou national à ce stade. Plusieurs élus locaux, notamment dans le Grand Est, ont pourtant réclamé un tour de vis supplémentaire. "Nous sommes dans une situation aujourd'hui qui de toute façon nécessite une réaction", a plaidé mardi matin sur Europe 1 le maire (PS) de Nancy, Mathieu Klein. 

"Je lui ai fait part (à Olivier Véran, ndlr) pour ce qui concerne notre territoire de l'enjeu de ne pas attendre parce que nous voyons la situation se dégrader de façon régulière depuis le début du mois de décembre", a insisté Mathieu Klein.

64.078 décès en France, les hospitalisations en hausse 

D'après les chiffres publiés sur le site du gouvernement, la France comptait en effet mardi 64.078 morts du coronavirus sur son territoire, soit 969 de plus depuis la veille. Par ailleurs, la pression hospitalière continue de s'intensifier avec 98 nouveaux patients hospitalisés pour Covid-19. Les réanimations enregistrent, elles, une légère baisse, à 2.675, soit 28 personnes de moins que la veille. Au total on compte donc 24.776 Français hospitalisés.

La situation est particulièrement préoccupante dans trois territoires : les Alpes-Maritimes, la région Bourgogne-Franche-Comté et la région Grand Est. Le maire de Reims a également lancé le même appel. Et la population, fataliste, semble s'y préparer. Ecoutez notre reportage ici

Le conseil scientifique craint une forte reprise épidémique

Pour le conseil scientifique, une "reprise incontrôlée de l'épidémie" en janvier est "probable", à cause du "surcroît de contaminations" provoqué par les fêtes de fin d'année. Il propose trois scénarios pour y faire face. Soit dès aujourd'hui, soit en janvier, soit plus tardivement. Dans son avis, il explique que chacune des solutions présente des avantages et des inconvénients et déconseille d'attendre trop longtemps. La piste d'un reconfinement national immédiat, leur premier scénario, n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour.

Une majorité de Français réfractaires à la vaccination

Seuls 4 Français sur 10 souhaitent se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage publié mardi qui octroie à la France la place de "championne du monde" des pays réfractaires, devant la Russie et l'Afrique du Sud. Selon cette étude Ipsos Global Advisor en partenariat avec le Forum économique mondial, le pourcentage est en large baisse par rapport à leur précédente étude publiée en octobre (54% enclins à se faire vacciner) et encore plus par rapport à août (59%).

Alors que les premières injections, très médiatisées, du vaccin ont débuté dimanche, l'exécutif a semble-t-il choisi la prudence face à la réticence croissance de la population. Notre décryptage ici.

De nombreux pays ont lancé leur campagne vaccinale

L'Argentine a commencé mardi une campagne de vaccination contre le Covid-19 avec le vaccin russe Spoutnik V, devenant le premier pays d'Amérique latine à l'utiliser. La Biélorussie a fait de même avec l'arrivée dans le pays du premier lot de vaccins. Les autorités américaines ont commencé, quant à elles, à vacciner leurs forces déployées en Corée du Sud le jour où, le pays, frappé par une troisième vague épidémique, a enregistré un nombre record de morts dus au coronavirus. 

L'Espagne a reçu mardi plus de 350.000 doses du vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19, au lendemain d'un incident logistique en Belgique qui avait empêché cette livraison lundi à la première heure, a annoncé le gouvernement espagnol. Dans l'UE, la campagne de vaccination qui a commencé ce week-end après le feu vert au vaccin Pfizer-BioNTech, se poursuit.

L'Iran cherche quant à elle à mettre au point son propre vaccin. Selon la télévision d'Etat, les tests cliniques ont débuté. "Le premier vaccin contre le coronavirus, développé par les chercheurs iraniens, a été dévoilé lorsqu'il a été injecté à trois personnes", a indiqué l'audiovisuel public. L'Iran est, avec près de 55.000 morts, le pays le plus durement frappé par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient.

Risque "élevé" que les variants du virus provoquent une mortalité plus forte

Le risque est "élevé" que les variants du Covid-19 récemment identifiés soient une source de pression supplémentaire sur les systèmes de santé et une cause de mortalité plus élevée du fait de leur plus grande contagiosité, a estimé le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

Selon les autorités sanitaires allemandes, la nouvelle souche détectée au Royaume-Uni, qui inquiète pour son potentiel de contagion, était déjà présente dans le Nord de l'Allemagne dès le mois de novembre. Elle a été identifiée chez un patient. Le variant du coronavirus apparu en Grande-Bretagne, vraisemblablement plus contagieux que la souche d'origine, a été repéré dans des pays de plus en plus nombreux et sur plusieurs continents.

1,77 million de morts dans le monde

La pandémie a fait au moins 1.775.272 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi. Plus de 81.517.140 cas de contamination ont été officiellement diagnostiqués.

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 334.967 décès pour 19.310.597 cas recensés, suivis par le Brésil (191.570 morts), la Russie (plus de 186.000), l'Inde (148.153), le Mexique (122.855) et l'Italie (72.370). Ces chiffres excluent les révisions réalisées a posteriori par des organismes statistiques, comme en Russie, en Espagne et au Royaume-Uni. Le nombre des malades du Covid-19 hospitalisés en Angleterre a dépassé lundi le pic de la première vague d'avril en s'établissant à 20.426 décès.