Covid : 56.352 morts en France, nette hausse des nouvelles hospitalisations

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Certains indicateurs de l'épidémie de coronavirus se dégradent en France. © LUCAS BARIOULET / AFP
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avec AFP , modifié à
En France, l’évolution des indicateurs laisse craindre que les objectifs fixés pour la deuxième phase du déconfinement ne seront pas atteints. Alors que l'Europe a dépassé les 20 millions de cas, le Royaume-Uni est devenu mardi le premier pays européen à lancer sa campagne de vaccination contre le coronavirus. 
L'ESSENTIEL

En France, les derniers indicateurs publiés mardi tendent à montrer que les objectifs fixés par Emmanuel Macron pour une deuxième phase du déconfinement au 15 décembre, ne sont pas tenus. Avant tous les autres pays d'Europe, où la barre des 20 millions de cas vient d'être franchie, les Britanniques ont lancé mardi leur campagne de vaccination contre le coronavirus, un défi logistique immense. Dans le même temps, le président américain Donald Trump a signé un décret qui donnera selon lui la priorité aux livraisons de vaccins aux Etats-Unis avant l'exportation.

Les principales infos à retenir :

  • En France, des signaux montrent que les objectifs fixés au 15 décembre ne seront pas atteints
  • Le Royaume-Uni a lancé sa campagne de vaccination
  • Le vaccin de Pfizer a un "profil de sécurité favorable" selon les régulateurs américains
  • La Californie impose un nouveau confinement à ses 20 millions d’habitants
  • La barre des 20 millions de cas vient d'être franchie en Europe

Inquiétudes en France sur l'objectif du 15 décembre…

Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, l'a déploré lundi soir : la France est "encore loin de l'objectif de passer sous la barre des 5.000" contaminations par jour, cible qui sera "très difficile" à atteindre. Mardi, en raison notamment de l'incorporation pour la première fois des résultats des tests antigéniques au bilan quotidien, ce nombre a grimpé à 13.713 cas.

Le nombre de personnes hospitalisées est en baisse, avec 25.914 patients, 451 de moins que lors du dernier bilan, mais avec 1.587 nouvelles hospitalisations en 24 heures, soit une hausse de 387 entrées par rapport au dernier bilan. 

Il y avait, mardi, 3.088 malades hospitalisés dans les services de réanimation, contre 3.198 la veille (-110). Selon les données publiées mardi par le site du gouvernement, la France comptait mardi 56.352 morts du coronavirus, soit 831 de plus qu'indiqué lors du dernier bilan. Cette nette hausse s'explique en partie par la réactualisation des chiffres dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux (+454).

Cette situation préoccupante pourrait amener le gouvernement à ne pas alléger les contraintes dans les proportions initialement prévues au 15 décembre. Cela pourrait notamment prendre la forme d'un couvre-feu plus drastique et d'un report de la réouverture des cinémas. 

… et sur les fêtes de fin d'année

La conséquence de cette moins bonne situation sanitaire, c'est que les fêtes de fin d'année, et notamment Noël, sont un peu plus menacées encore. Pour l'instant, le gouvernement reste sur sa recommandation de ne pas dépasser la barre de six adultes à table le soir du réveillon. Alors les Français s'organisent pour limiter les risques. Écoutez ici notre reportage

Ceux qui s'inquiètent aussi, ce sont les personnels des laboratoires d'analyse, qui craignent une saturation les jours précédant Noël. "Il ne faut pas qu’on soit submergé par des tests de confort", a prévenu sur Europe 1 Francis Blanchecotte, président du syndicat national des biologistes :

Le recours de l'hôtellerie-restauration rejeté

Le Conseil d'Etat a rejeté mardi le recours de l'Umih, principal syndicat des métiers de l'hôtellerie restauration, contre le décret du 29 octobre imposant la fermeture des bars et restaurants dans le cadre du reconfinement. Aucun des arguments soulevés par l'Umih n'est "de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée", a estimé le Conseil d'Etat dans son ordonnance, transmise à l'AFP.

Jour J pour la vaccination au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni a commencé mardi à administrer aux personnes les plus vulnérables les premières doses d'un vaccin contre le nouveau coronavirus, espérant de cette campagne historique, la première dans un pays occidental, "une énorme avancée" dans sa lutte contre la pandémie. La majorité de la population britannique devra toutefois attendre 2021, priorité étant donnée aux résidents et personnel des maisons de retraite, suivis ensuite par les soignants et les plus de 80 ans.

Sous les applaudissements des soignants et les flashes des photographes, Margaret Keenan, une Britannique de 90 ans, est devenue la première Occidentale à recevoir un vaccin contre le nouveau coronavirus, lançant une campagne marathon sur laquelle le Royaume-Uni parie gros. "Je me sens si privilégiée d'être la première personne à être vaccinée contre le Covid-19, c'est le meilleur cadeau d'anniversaire anticipé que j'aurais pu espérer", a déclaré cette patiente de l'hôpital de Coventry (centre de l'Angleterre), qui aura 91 ans la semaine prochaine.

La distribution du vaccin sera "un marathon et pas un sprint", a prévenu le directeur médical du service public de santé (NHS) Stephen Powis. Le Royaume-Uni, qui recense au moins 61.245 morts du Covid-19, a été le premier pays à donner son feu vert au vaccin de l'alliance américano-allemande Pfizer/BioNTech.

Le vaccin de Pfizer a un "profil de sécurité favorable"

Si l'Agence européenne du médicament doit rendre un avis sur le vaccin Pfizer/BioNTech d'ici fin décembre, les experts de l'Agence américaine des médicaments (FDA) ont estimé dans un rapport publié mardi que ce vaccin ne présentait pas de risque de sécurité empêchant son autorisation. Cette dernière pourrait intervenir d'ici la fin de la semaine. 

Les données de sécurité portant sur 38.000 participants à l'essai clinique du vaccin avec un suivi médian de deux mois "suggèrent un profil de sécurité favorable, sans identification de problème de sécurité spécifique qui empêcherait" l'autorisation en urgence. "Nous n'avons pas rogné" sur la sûreté, a de son côté affirmé Albert Bourla, le patron de Pfizer.

Dans le même temps, le vaccin d'AstraZeneca et l'université britannique d'Oxford est devenu mardi le premier à voir ses résultats d'efficacité validés par une revue scientifique, The Lancet. La publication de ces résultats, passés au crible par des scientifiques indépendants, confirme que ce vaccin est efficace à 70% en moyenne, conformément à ce qu'avait annoncé AstraZeneca le 23 novembre.

Trump signe un décret pour "prioriser" la livraison de vaccins aux Etats-Unis 

Le président américain Donald Trump a signé mardi un décret qui donnera selon lui la priorité aux livraisons de vaccins aux Etats-Unis avant l'exportation, soulignant la crainte que le pays manque de doses après la phase initiale de vaccination.
Le décret fera en sorte "que le gouvernement américain donne la priorité à la vaccination des citoyens américains, avant d'envoyer les vaccins à d'autres pays", selon lui, alors que Pfizer/BioNTech, dont le vaccin pourrait être autorisé dans les tout prochains jours, n'a qu'un contrat portant sur 100 millions de doses avec les Etats-Unis.

Moderna, dont le vaccin pourrait être autorisé dès la fin de la semaine prochaine, a également promis 100 millions de doses. Chaque contrat inclut des options pour des doses supplémentaires, mais le délai à activer ces clauses pourrait décaler de plusieurs mois la livraison. Il y a plus de 330 millions d'Américains, et le gouvernement affirme pouvoir tenir son objectif de leur offrir à tous un vaccin d'ici avril.

20 millions de cas en Europe, 1,54 million de morts dans le monde

La propagation du Covid-19 continue de s'accélérer : depuis le 24 novembre, plus de 10.000 décès sont enregistrés en moyenne chaque jour sur la planète (à l'exception de dimanche, mais les bilans sont généralement plus bas le week-end). Au total, la pandémie a fait au moins 1.545.320 morts dans le monde et contaminé plus de 67,5 millions de personnes, selon un bilan établi par l'AFP mardi. Le continent européen a dépassé la barre des 20 millions de cas, mardi après-midi.

En Italie, où la barre des 60.000 morts liées au Covid-19 a été franchie dimanche, la ministre de l'Intérieur Luciana Lamorgese a appris lundi qu'elle avait été testée positive, en plein milieu d'une réunion des ministres, dont deux, en plus d'elle, ont donc dû être placés à l'isolement.

Samedi, la Russie avait commencé à administrer son "Spoutnik V" à des travailleurs sociaux, du personnel médical et des enseignants à Moscou. Ce vaccin russe est pourtant encore dans la troisième et dernière phase d'essais cliniques. L'Indonésie, qui avait lancé en août une campagne de tests avec le vaccin du groupe chinois Sinovac, sur 1.660 volontaires, a reçu dimanche soir de Pékin une première livraison de 1,2 million de doses.

Le Danemark, confronté à une flambée de cas, va fermer collèges, lycées, bars, cafés et restaurants dans 38 communes, dont Copenhague. "La situation est trop préoccupante", a justifié lundi la Première ministre Mette Frederiksen. En Israël, les autorités ont annoncé lundi l'entrée en vigueur cette semaine d'un couvre-feu nocturne en raison d'une résurgence de cas de Covid-19. En Grèce, les principales mesures de confinement, dont la fermeture des écoles, des restaurants, des salles de sport et des stations de ski, sont prolongées jusqu'au 7 janvier.