Alors que le spectre d'une deuxième vague continue de susciter l'inquiétude, la France compte mercredi 30.172 morts du coronavirus. Selon le dernier bilan publié par les autorités mercredi soir, les réanimations et les hospitalisations sont cependant toujours en baisse. De son côté, le gouvernement a annoncé l'envoi gratuit de 40 millions de masques grand public lavables aux 7 millions de Français les plus pauvres.
Dans le monde, l'épidémie continue de flamber avec plus de 617.000 morts et plus de 15 millions de cas recensés. Le président Donald Trump a d'ailleurs changé de ton, reconnaissant pour la première fois la gravité d'une situation amenée à "empirer".
Les informations à retenir :
- La France dénombre 30.172 morts du coronavirus, les réanimations continuent de baisser
- 40 millions de masques gratuits vont être envoyés aux 7 millions de Français les plus pauvres
- Le coronavirus a fait plus de 617.000 morts dans le monde et plus de 15 millions de cas recensés
- La situation continue de s'aggraver dans les Amériques et devrait "empirer", selon Donald Trump
30.172 morts en France, les réanimations et les hospitalisations en baisse
Le dernier bilan publié par les autorités fait état de 30.172 morts en France, soit 7 décès supplémentaires en 24h. Dans le détail, 19.656 personnes ont succombé au sein des établissements hospitaliers et 10.516 en Ehpad. Les chiffres des établissements sociaux et médico-sociaux ne seront en revanche actualisés que mardi prochain, le 28 juillet. Mais alors que le gouvernement craint une deuxième vague, les réanimations et les hospitalisations continuent de baisser. 445 cas graves sont recensés par les autorités, soit 10 de moins en 24h. La tendance est la même du côté des hospitalisations, avec 6.366 patients contre 6.482 mardi soir.
La Direction générale de la santé prévient toutefois que "le virus circule toujours sur l'ensemble du territoire national". "Au niveau national, l’augmentation des dépistages se poursuit (+13 % la semaine dernière et +25 % la semaine précédente). Ils sont en partie responsables de l’augmentation observée du nombre de cas (en France hors Guyane, +17 % la semaine dernière et +11 % la semaine précédente)", explique également la DGS.
Selon une étude rendue publique par Santé publique France, il est par ailleurs trop tôt pour évaluer le bilan exact de la mortalité due à l'épidémie en France, notamment en raison des incertitudes sur les décès survenus à domicile. "En l'absence de tests PCR systématiques, certains décès déclarés ont probablement été à tort associés" au coronavirus, estime notamment cette publication.
>> LIRE AUSSI - Coronavirus : les lieux où le masque est obligatoire, ceux où il ne l'est pas toujours
Des masques gratuits pour les Français les plus pauvres
Alors que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire n'avait pas fermé la porte à la mise en place d'aides pour permettre aux plus modestes d'acheter des masques, désormais obligatoires dans les lieux publics clos, Emmanuel Macron a affirmé que "l'Etat, et le contribuable français" n'avait "pas vocation à payer des masques gratuitement pour tout le monde", mardi soir sur TF1. Ceux qui n'ont pas les moyens d'en acheter seront "aidés", a toutefois assuré le chef de l'Etat. Mercredi soir, c'est le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a précisé cette aide : 40 millions de masques gratuits seront envoyés aux 7 millions de Français les plus pauvres.
Il s'agi de masques grand public lavables, utilisables 30 fois, qui seront fournis gratuitement via la Poste, avec laquelle l'État a passé un contrat. "Par ailleurs, l'assurance maladie remboursera à 100% les masques chirurgicaux pour 2 millions de Français qui sont porteurs de vulnérabilité", a précisé Olivier Véran.
La région Île-de-France va, elle, distribuer deux masques lavables à ses 500.000 lycéens, a annoncé mercredi sa présidente, Valérie Pécresse. "Ça fait un gros budget pour les familles de devoir acheter des masques tous les jours (...) c'est pour ça que la région Île-de-France va assurer la gratuité des masques pour toutes les associations caritatives qui sont partenaires de la région", a expliqué l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy sur France 2.
Une aide importante de l'État à la SNCF
Après l'aérien, le ferroviaire ! L'Etat va aider "à hauteur de plusieurs milliards d'euros" la SNCF. Voilà ce qu'a annoncé Jean-Baptiste Djebbari dans une interview au Figaro publiée jeudi. Le groupe ferroviaire est, de fait, confronté à un lourd manque à gagner en raison notamment de la crise du coronavirus. "Plusieurs options sont sur la table", selon le ministre délégué aux Transports. "La recapitalisation du groupe ou la reprise d'une part complémentaire de la dette, par exemple."
"Si l'État investit des sommes considérables, il attend en retour que la SNCF ait une performance économique, environnementale et sociale de haut niveau", a toutefois prévenu Jean-Baptiste Djebbari. "Nous souhaitons, que d'ici à dix ans, le réseau ferroviaire soit modernisé de telle sorte que l'on puisse faire circuler sans accroc des trains de voyageurs, de jour comme de nuit, ainsi que des trains de marchandises. Pour cela, il faut maintenir le cap de la réforme de 2018, c'est-à-dire un investissement de plusieurs milliards d'euros par an jusqu'en 2022 pour régénérer le réseau ferré."
"Faible niveau" du coronavirus dans les eaux usées de Paris
Les analyses des eaux usées de Paris et de la région parisienne révèlent à nouveau une présence du SARS-Cov-2, à un "faible niveau" qui ne permet pas de tirer des conclusions sur l'évolution de l'épidémie, selon l'Observatoire épidémiologique dans les eaux usées (Obépine). Depuis l'apparition du Covid-19 en Chine, plusieurs études scientifiques ont relevé la présence du coronavirus dans les selles de patients. Des toilettes aux égouts et aux stations d'épuration, il n'y a qu'un pas qu'ont franchi plusieurs groupes de recherche qui ont vite trouvé des éléments du génome du nouveau coronavirus dans les eaux usées, à Paris, Amsterdam ou Brisbane.
L'entreprise Véolia travaille en tout cas sur l'exploitation des données sur les eaux usées, qui permettraient d'identifier et de mieux contenir de nouveaux clusters. Invité de la matinale d'Europe 1, son PDG, Antoine Frérot, en a expliqué le concept, mercredi sur Europe 1. "Avec la densité de ces morceaux, nous pouvons imaginer mesurer une forme de densité de contamination de la population qui est desservie par la station d'épuration", a-t-il détaillé.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Coronavirus : ce que l'on sait sur la transmission par micro-gouttelettes dans l'air
> Coronavirus : trois raisons de continuer à respecter les gestes barrières
> Vacances : les grands-parents doivent-ils s'inquiéter de garder leurs petits-enfants ?
> Peut-on attraper le coronavirus dans un avion ?
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
Le nombre de cas flambe aux États-Unis, Donald Trump change de ton
Dans les Amériques, l'épidémie continue de flamber. Plus de 60.000 nouveaux cas de contamination au coronavirus en l'espace de 24 heures ont été recensés aux Etats-Unis pour le huitième jour consécutif, mardi, poussant le président Donald Trump a changer de ton. "Cela va sûrement, malheureusement, empirer avant de s'améliorer. Je n'aime pas dire ça mais c'est comme ça", a-t-il déclaré à la Maison Blanche, avant d'appeler "tout le monde" à porter un masque, quand la distanciation physique n'est pas possible.
>> LIRE AUSSI - "C'est totalement panique à bord" : pourquoi Trump change de discours sur le coronavirus
La flambée des infections est particulièrement importante dans le sud et l'ouest du pays ou encore en Floride où on compte moins de 20% de lits disponibles dans les services de soins intensifs. Le nombre réel de personnes infectées par le nouveau coronavirus aux Etats-Unis est deux à 13 fois supérieur au nombre officiel de cas au printemps, selon des données des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) publiées mardi.
La situation s'aggrave aussi en Amérique latine. Le bilan de la pandémie de coronavirus au Mexique a dépassé les 40.000 morts, a annoncé mardi le secrétariat mexicain à la Santé. En Colombie, il a dépassé mardi les 7.000 morts, a annoncé le ministère de la Santé.
Le développement d'un vaccin, pré-requis à la tenue des JO
Le développement d'un vaccin ou d'un traitement contre le coronavirus sera un élément fondamental pour permettre aux JO 2020, reportés d'un an, de pouvoir s'ouvrir le 23 juillet 2021, a déclaré mercredi le président du comité d'organisation Yoshiro Mori. "Si la situation continue telle qu'elle l'est en ce moment, nous ne pourrons pas (organiser les Jeux), a ajouté le responsable, qui n'ose envisager le pire. "Je ne peux pas imaginer que la situation de cette année puisse se poursuivre l'année prochaine", a-t-il ainsi ajouté.
Des résultats prometteurs ont été publiés cette semaine dans la revue médicale britannique The Lancet sur les essais cliniques de deux projets de vaccins anti-Covid-19.
Plus de 617.000 morts et plus de 15 millions de cas dans le monde
La pandémie du nouveau coronavirus a fait plus de 617.000 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles. Le cap des 15 millions de cas officiellement recensés a été dépassé mercredi soir, toujours selon l'AFP. En sept jours, plus de 1,6 million de nouveaux cas ont été enregistrés dans le monde.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 140.909 décès, devant le Brésil (80.120), le Royaume-Uni (45.312), le Mexique (39.485) et l'Italie (35.058). La Suède, qui affiche déjà un des bilans les plus lourds par habitant dans le monde, a jugé mardi probable un scénario prévoyant 3.000 décès supplémentaires.
Pour sa part, la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a appelé mercredi ses administrés à rester chez eux à la veille d'un long week-end au Japon, alors que le nombre de nouveaux cas quotidiens de coronavirus est en nette augmentation dans la capitale nippone.