Coronavirus : 74.456 morts en France, les indicateurs se dégradent

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La pression hospitalière s'intensifie encore, alors que le gouvernement envisage un nouveau confinement. © LUCAS BARIOULET / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que les indicateurs du Covid se dégradent une nouvelle fois, le couvre-feu instauré à 18 heures en France "ne freine pas suffisamment" la propagation du Covid-19 pour être "pleinement efficace", selon le porte-parole du gouvernement. "Différents scénarios", dont un confinement "très serré", sont désormais évoqués.
L'ESSENTIEL

Vers un couvre-feu "très serré" en France ? Alors que les multiples indicateurs se dégradent, c'est désormais l'une des options envisagées par le gouvernement, a indiqué mercredi son porte-parole, Gabriel Attal. Le couvre-feu instauré à 18 heures ne freine en tous cas "pas suffisamment" la propagation du Covid-19, a-t-il indiqué. L'Union européenne demande à AstraZeneca de lui livrer comme convenu les vaccins produits dans deux usines situées au Royaume-Uni. Dans le monde, le nombre de cas recensés a franchi mardi soir la barre des 100 millions.

Les principales informations à retenir :

  • 74.456 morts en France, nouvelle dégradation des indicateurs
  • Le couvre-feu à 18 heures "ne freine pas suffisamment" la propagation du coronavirus en France, selon le porte-parole du gouvernement
  • Plusieurs scénarios sont désormais à l'étude, dont celui d'un confinement "très serré"
  • Le Festival de Cannes a été reporté de mai à juillet
  • Le nombre de cas officiellement recensés dans le monde a dépassé la barre des 100 millions

74.456 morts, la situation se dégrade encore

Les chiffres de l'épidémie attestent en tout cas d'une hausse de la circulation du virus du territoire, mercredi. Les hospitalisations continuent d'augmenter, avec 27.169 personnes soignées dans les hôpitaux (+128 par rapport à mardi). Les réanimations suivent également le même chemin : après avoir passé la barre des 3.000 cas graves en début de semaine, on y compte un total de 3.107. Le nombre de morts est lui aussi en augmentation, avec 74.456.

"Différents scénarios" étudiés dont un confinement "très serré"

Après un conseil de défense sanitaire et un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indiqué mercredi midi que le couvre-feu à 18 heures actuellement en vigueur en France "ne freine pas suffisamment" la propagation Covid-19 pour être "pleinement efficace". Face à ce constat, l'exécutif envisage désormais "différents scénarios" allant du "maintien du cadre actuel jusqu'à un confinement très serré", selon la même source. 

Le président Emmanuel Macron a demandé "des analyses supplémentaires" sur ces différents scénarios avant de prendre des décisions, a précisé Gabriel Attal. Mais "le maintien du cadre actuel paraît peu probable", selon le porte-parole, qui a promis "une concertation avec le Parlement et les syndicats" dans les prochains jours. Jean Castex mènera jeudi et vendredi une série de consultations avec des parlementaires, associations d'élus et partenaires sociaux.

Vers une hausse "très significative" des cas de variant anglais ? 

En France, l'épidémie a atteint un "plateau haut" avec "une incidence qui augmente et une pression sur l'hôpital qui augmente", a rappelé Gabriel Attal. Après avoir franchi lundi la barre des 3.000, le nombre de patients hospitalisés dans des services de réanimation pour cause de Covid-19 a en effet continué de croître, mardi.

Par ailleurs, le variant anglais représente près de 10% des cas dépistés en Ile-de-France depuis deux semaines, ce qui augure d'une prochaine hausse "très significative" du nombre de malades, ont indiqué mardi des médecins de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).  "Les variants se développent à un rythme important", a confirmé Gabriel Attal mercredi midi. 

Un nouveau confinement causerait une perte d'activité entre 10% et 18%

Sur le plan économique, un nouveau confinement pourrait entraîner une perte d'activité considérable, dépendant du degré de contrainte qui serait appliqué aux Français et aux entreprises, selon une évaluation du ministère de l'Economie. "Le confinement ne peut être que la toute dernière mesure quand toutes les autres ont été essayées", a estimé mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur France Culture. 

Selon l'évaluation de Bercy, dévoilée par Le Parisien et confirmée à l'AFP par le ministère, un confinement a minima, incluant une fermeture des collèges et lycées et des restaurants d'entreprises, entraînerait une perte d'activité de 10% par rapport au niveau d'avant-crise. Un confinement strict, avec fermetures de tous les établissements scolaires et des commerces non essentiels, causerait une perte d'activité de 18%. 

Le Festival de Cannes reporté de mai à juillet

Au regard de la situation sanitaire très incertaine au printemps, les organisateurs du Festival de Cannes ont décidé de reporter ce rendez-vous incontournable du cinéma au mois de juillet, du mardi 6 au samedi 17 juillet. Il devait initialement lieu du mardi 11 au 22 mai, après une édition 2020 purement et simplement annulée.

Vaccins : Sanofi va aider Pfizer, l'UE répond à AstraZeneca

Sur le plan de la vaccination, Sanofi va aider Pfizer et BioNTech à produire leur vaccin contre le Covid-19 et devrait conditionner plus de 100 millions de doses destinées à l'Union européenne d'ici fin 2021, a annoncé Paul Hudson, le directeur général du laboratoire français. Le projet "supporte la commande de 600 millions de doses qu'a passée l'Union européenne" et "rend cette commande réalisable, puisque l'enjeu aujourd'hui est de mobiliser toutes les capacités de production européennes pour monter la production de vaccins."

Mais le sujet reste tendu en Europe. Les fabricants de vaccins anti-Covid, bénéficiaires d'investissements massifs de l'UE, "doivent honorer leurs obligations", a averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. L'UE réclame au laboratoire britannique AstraZeneca de lui livrer comme convenu des vaccins anti-Covid-19 produits dans deux usines situées au Royaume-Uni, alors que le groupe prévoit désormais de ne livrer au premier trimestre qu'"un quart" des doses promises, selon une responsable de l'UE.

Le variant britannique s'étend à 70 pays et le sud-africain à 31

Le nombre de pays et territoires où se trouve dorénavant le variant britannique du coronavirus s'élevait à 70 au 25 janvier, soit 10 de plus qu'au 12 janvier, a annoncé l'OMS mercredi. Le variant sud-africain qui, comme le britannique, est beaucoup plus contagieux que ne l'était le virus SARS-CoV-2 originellement, poursuit aussi sa propagation, et est désormais présent dans 31 pays et territoires, soit dans 8 pays de plus, détaille l'Organisation mondiale de la santé dans sa revue épidémiologique hebdomadaire.

Plus de 100 millions de cas recensés dans le monde

Dans le monde, plus de 100 millions de personnes ont officiellement été contaminées depuis décembre 2019, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir des bilans fournis par les autorités, mardi soir. Un quart se trouvent aux États-Unis. La pandémie a fait au moins 2.159.155 morts dans le monde.

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 425.227 décès pour 25.443.876 cas, suivis par le Brésil (218.878 morts), l'Inde (153.724), le Mexique (152.016) et le Royaume-Uni, premier pays européen à avoir franchi le seuil des 100.000 morts. Le nombre de victimes à l'échelle mondiale est globalement sous-évalué. Il se fonde sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé.