Dernière soirée de liberté pour les habitants d’Ile-de-France et de huit métropoles françaises placées en alerte maximale. Vendredi à minuit, le couvre-feu décrété par le gouvernement pour freiner l’épidémie de coronavirus entre en effet en vigueur dans ces territoires. Au grand dam des restaurateurs et des acteurs du monde du spectacle, il sera dès lors interdit de circuler, sauf dérogations, entre 21 heures et six heures du matin.
Ce vendredi, on compte 33.303 morts du coronavirus en France et 25.086 nouveaux cas détectés en 24 heures. Suivez l’évolution de la situation en direct.
Les informations à retenir
- Le couvre-feu entre en vigueur vendredi soir à minuit en Ile-de-France et dans huit métropoles
- Les bars vont rouvrir à Toulouse
- Huit sénateurs ont été testés positifs
- La maladie poursuit sa progression, avec plus de 25.000 cas détectés en 24 heures en France
- De nombreux pays durcissent eux aussi les conditions sanitaires
Plus de 25.000 cas détectés en 24 heures
Ce vendredi, le dernier bilan du coronavirus fait état de 33.303 morts sur le territoire, soit 122 de plus depuis le dernier pointage. Par ailleurs, 25.086 nouveaux cas ont été détectés en 24h. Jeudi, la barre des 30.000 cas avait été franchie, un record depuis la mise en place massive des tests de dépistage. Le taux de positivité des tests est de 12,9%. Sur les sept derniers jours, on dénombre 6.906 nouvelles hospitalisations, dont 1.204 en réanimation.
Dernière soirée avant le couvre-feu
Paris et la grande couronne, comme huit autres métropoles en alerte maximale, s'apprêtent donc à vivre une dernière soirée de liberté avant l'entrée en vigueur des couvre-feux, à partir de vendredi minuit. Pour Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Rouen et Grenoble ainsi que l'Île-de-France, soit 20 millions d'habitants, le gouvernement a décidé d'instaurer un couvre-feu dès samedi, 00H00, "pour une durée minimale de quatre semaines" voire "au-delà, si le Parlement le valide", le président Emmanuel Macron ayant évoqué la date du 1er décembre.
Le Premier ministre Jean Castex a expliqué qu'à partir de minuit dans la nuit de vendredi à samedi, ce sera "chacun chez soi de 21 heures à 6 heures" dans les zones concernées, à moins d'avoir en main une attestation dérogatoire pour aller par exemple au travail, à l'hôpital ou à la pharmacie, rendre visite à un proche en situation de dépendance ou sortir son animal de compagnie. L'attestation, comme pendant le confinement, sera obligatoire et disponible sur le site du gouvernement, faute de quoi les contrevenants s'exposeront à une amende de 135 euros.
Réouverture des bars à Toulouse
Mais à Toulouse, ce vendredi soir n'aura pas la même saveur, puisque à quelques heures du couvre-feu le tribunal administratif de Toulouse a suspendu l'arrêté du préfet de Haute-Garonne qui ordonnait pour quinze jours la fermeture des bars et imposait des mesures restrictives aux restaurants. Le juge administratif, saisi dans le cadre d'un référé liberté, a considéré "qu'il n'était pas démontré qu'une fermeture totale était nécessaire, adaptée et proportionnée au but poursuivi de lutte contre la propagation du covid-19", indique le tribunal administratif dans un communiqué.
Pas d'exception pour la culture, annonce Castex
Cette décision met en difficulté de nombreux professionnels, dans des secteurs tels que la restauration ou le monde de la culture. Pour ce dernier domaine, Jean Castex s'est montré catégorique, vendredi, depuis Lille : "Pour être acceptées, les règles doivent être claires et simples, les mêmes pour tous. Je suis sûr que chacun pourra s’adapter, y compris le monde de la culture."
Invité vendredi sur Europe 1, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de nombreux théâtres à Paris et en province, a évoqué un "drame pour les salles de spectacle", et milité pour un assouplissement des règles :
Sur Europe 1 vendredi matin, le rappeur Akhenaton a dénoncé des mesures qui "stigmatisent les plus jeunes" :
Les restaurateurs sont eux aussi extrêmement inquiets. Déjà frappés par des conditions sanitaires durcies au fil des semaines, les voilà contraints de s'adapter au couvre-feu, avec des clients qui devront être rentrés chez eux à 21 heures. Repas à emporter, premier service à 18 heures, carte revisitées, chacun tente de trouver une solution pour maintenir un minimum d'activité. Ecoutez notre reportage ici.
Huit sénateurs testés positifs
Huit sénateurs ont été déclarés positifs au Covid-19 à la suite d'une campagne de dépistage cette semaine, selon la présidence du Sénat, et un élu a été hospitalisé, ont indiqué des sources concordantes à l'AFP. "Une campagne de dépistage a eu lieu au Sénat cette semaine. 125 sénateurs ont été testés, huit ont été déclarés positifs", indique la présidence du Sénat vendredi dans un communiqué, précisant que "tous les cas contacts ont été avertis".
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Vaccins : Pfizer va demander une autorisation mi-novembre
Le géant américain Pfizer prévoit de demander une autorisation d'urgence pour son vaccin contre le coronavirus auprès des autorités américaines au cours de la troisième semaine de novembre. C'est ce qu'a annoncé son PDG, vendredi. Cette autorisation sera donnée par l'Agence américaine du médicament (FDA) si le vaccin respecte trois conditions : on vous en dit plus dans cet article.
Situation préoccupante et nouvelles restrictions en Europe
L'évolution de la pandémie en Europe est "très préoccupante", sans être similaire à mars-avril, a averti la branche européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Des niveaux de mortalité "quatre à cinq fois supérieurs à ceux d'avril" pourraient survenir "d'ici janvier", si des "stratégies prolongées d'assouplissement" des restrictions étaient menées, prévient l'OMS.
Alors la commissaire européenne à la Santé a appelé les vingt-sept à "faire le nécessaire" pour "éviter un confinement généralisé", au moment où le rebond de la pandémie les conduit à durcir leurs mesures. La prochaine session du Parlement européen, du 19 au 22 octobre, se tiendra par visioconférence et non à Strasbourg, où les eurodéputés n'ont plus mis les pieds depuis sept mois. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a quitté le sommet des dirigeants européens qui venait juste de commencer à Bruxelles pour se mettre en quarantaine après un cas de Covid-19 dans son équipe.
En conséquence, les neuf millions d'habitants de Londres et de sept autres zones en Angleterre ne pourront plus rencontrer amis et famille à l'intérieur (chez eux ou dans les pubs et restaurants) dès samedi. Ils peuvent toutefois se réunir à l'extérieur uniquement et par groupe de six personnes maximum, enfants inclus.
Par ailleurs, cafés et restaurants fermeront en Belgique à partir de lundi pour quatre semaines afin d'endiguer la propagation du coronavirus, a annoncé à la chaîne RTBF le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet à la sortie d'une réunion de crise du gouvernement. Jusqu'à présent la fermeture des cafés ne concernait que la région de Bruxelles et courait jusqu'à début novembre. La mesure est étendue à tout le pays et concerne également les restaurants.
Plus de 1,09 million de morts
La pandémie a fait plus de 1,09 million de morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP jeudi. Quelque 38,57 millions de cas ont été officiellement comptabilisés, dont plus de 26,6 millions ont été guéris. Les Etats-Unis comptent le plus de morts (217.745), devant le Brésil (152.460), l'Inde (111.266), le Mexique (84.898) et le Royaume-Uni (43.155). L'Argentine a franchi jeudi la barre des 25.000 morts du Covid-19, pour près de 950.000 contaminations, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé.
Plus de 400.000 nouveaux cas de contaminations par le Covid-19 ont été annoncés dans le monde sur la seule journée de jeudi, un record selon le comptage réalisé vendredi par l'AFP à partir des bilans fournis par les autorités de santé. Cette augmentation du nombre de cas déclarés dans le monde est telle qu'elle ne s'expliquerait plus seulement par la hausse du nombre de tests réalisés depuis la première vague de l'épidémie en mars-avril dans le monde.