Des vacances teintées d'une crainte d'un rebond de l'épidémie de coronavirus. Le nombre de cas de Covid-19 continue d'augmenter chaque jour en France, plus de deux mois après le déconfinement et quelques jours après la décision du gouvernement de rendre le masque obligatoire dans les lieux publics clos. À tel point que le Premier ministre, Jean Castex, a donné un nouveau tour de vis ce vendredi. Les tests seront désormais obligatoires à l'arrivée aux aéroports pour les voyageurs en provenance de 16 pays. Le chef du gouvernement a également recommandé aux Français de ne pas se rendre en Catalogne, où le virus repart.
Dans le monde, où la pandémie a tué plus de 627.000 personnes, les Amériques restent dans l’œil du cyclone. En Belgique, une fillette de trois ans est décédée des suites de la maladie.
Les informations à retenir :
- Le coronavirus a fait 30.192 morts en France, selon le dernier bilan publié vendredi soir
- La circulation virale est en "nette augmentation en France", selon la Direction générale de la santé
- Le Premier ministre Jean Castex a annoncé la généralisation des tests à l'arrivée aux aéroports
- La pandémie a fait plus de 633.000 morts dans le monde, 15 millions de personnes sont infectées
Une "circulation virale en nette augmentation" en France
La circulation virale "est en nette augmentation en France", a indiqué la Direction générale de la santé vendredi soir, avec un nombre de cas journaliers "supérieur à 1.000". "Nous sommes revenus à des niveaux comparables à ceux de la fin de la période du confinement. Nous avons ainsi effacé une bonne partie des progrès que nous avions accomplis dans les premières semaines du déconfinement", poursuit-elle
>> LIRE AUSSI - Prix des masques : une association de consommateurs réclame un plafond deux fois plus bas
Au total, selon ce bilan, 30.192 personnes sont mortes du Covid-19. En revanche, le nombre de patients hospitalisés et en réanimation est toujours en baisse.
Des tests généralisés à l'arrivée aux aéroports
A l'issue d'un Conseil de Défense dont aucune information n'a filtré, vendredi matin, Jean Castex a annoncé qu'il se rendrait à l'aéroport de Roissy dans l'après-midi. En cette période touristique et alors que 15 millions de personnes ont été infectées sur la planète, dont 4 millions aux Etats-Unis, le Premier ministre a annoncé la généralisation des tests des passagers à leur arrivée.
Ces tests seront obligatoires au plus tard le 1er août pour les voyageurs venant de 16 pays dans lesquels le virus circule fortement. Sont concernés les Etats-Unis, l'Inde, l'Algérie, le Panama, l'Afrique du Sud, le Koweït, le Qatar, Israël, le Brésil, le Pérou, la Serbie, les Emirats Arabes unis, la Turquie, Madagascar, Oman et le Bahreïn. Les voyageurs "devront disposer d'un test attestant qu'ils ne sont pas porteurs du virus", a précisé le chef du gouvernement.
Jean Castex a également recommandé aux Français de ne pas se rendre en Catalogne, dans le nord-est de l'Espagne, en raison de la recrudescence de l'épidémie de coronavirus.
Les autorités appellent à réaliser un test virologique "au moindre symptôme"
"Cette tendance de fond indique que nos habitudes récentes" (relâchement de l'application des gestes barrière, augmentation du nombre de contacts à risques...) "favorisent la circulation du virus depuis déjà plusieurs semaines", souligne la DGS dans un communiqué. "Au moindre symptôme, il est plus que jamais nécessaire de se faire dépister par test virologique, en s'isolant avant même d'avoir un rendez-vous puis dans l'attente du résultat", pour éviter que "des chaînes de transmission, parfois importantes, se forment" et empêcher "l'épidémie de rebondir", ajoute-t-elle. Environ 361.000 personnes ont réalisé un test virologique de dépistage la semaine dernière, dont 344.400 en métropole, selon Santé publique France.
En Auvergne-Rhône-Alpes, l'Agence régionale de Santé (ARS) a entamé une campagne de dépistage en Haute-Savoie, après la découverte d'un cluster (foyer de contamination) probablement apparu lors d'un rassemblement familial à Annecy le 14 juillet. Selon France Bleu Pays de Savoie, le foyer aurait pour origine un mariage organisé sur un bateau sur le lac d'Annecy.
Une finale de la Coupe de France pas comme les autres
C'est un match qui marque le grand retour du football français après des mois d'interruption : le PSG et Saint-Etienne s'affrontent en finale de la Coupe de France, vendredi soir. Cette rencontre va se jouer dans un contexte totalement inédit, avec un public limité à 5.000 spectateurs au Stade de France, précautions sanitaires obligent.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Coronavirus : trois questions sur les tests sérologiques rapides en pharmacie
> Vacances : les grands-parents doivent-ils s'inquiéter de garder leurs petits-enfants ?
> Coronavirus : dans les écoles, le protocole sanitaire restera le même à la rentrée
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
> Coronavirus : ce que l'on sait sur la transmission par micro-gouttelettes dans l'air
Une jauge limitée, mais une première : cette finale sera le premier match de compétition officielle depuis la mi-mars à accueillir du public parmi les cinq grands pays de foot (Espagne, Angleterre, Allemagne, Italie, France). Le cheminement du public dans le Stade de France sera encadré afin de gérer le flux, avec des barrières et des marquages fléchés au sol. Le port du masque sera obligatoire et des bornes de gel hydroalcoolique seront disposées dans l'enceinte. Personne d'autre que les joueurs de l'équipe victorieuse ne sera autorisé à toucher le trophée.
Invité d’Europe 1 vendredi matin, Vincent Duluc, grand reporter au journal L'Equipe, est revenu sur les conditions particulières dans lesquelles va se tenir ce match : "On a envie que le foot reprenne, mais on n'a pas envie qu'il reprenne dans ces conditions-là, parce que ce n'est pas tout à fait le foot tel qu'on l'aime."
Le club de football de Nantes a par ailleurs annoncé vendredi que trois de ses membres avaient été testées positif au Covid-19, dont un joueur.
Les JO de Paris "auront lieu à l'été 2024", assure Tony Estanguet
Invité d'Europe 1 au moment où auraient du avoir lieu les Jeux Olympiques de Tokyo, décalés à l'été 2021 en raison de la pandémie, le président du comité d'organisation de Paris 2024, Tony Estanguet s'est dit confiant quant à l'échéance parisienne. Que les Jeux nippons se tiennent ou non l'an prochain - ils sont suspendus à la possibilité d'un vaccin -, ceux de Paris "auront lieu à l'été 2024", a-t-il assuré.
L'OMS "inquiète" de la résurgence dans certains pays européens
La branche européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "inquiète" de la résurgence du Covid-19 dans certains pays d'Europe, appelant à rester réactifs et à lever les restrictions "avec attention" voire à les réintroduire si besoin, vendredi. L'OMS Europe n'a pas explicitement cité les pays qui suscitaient de l'inquiétude, mais a renvoyé à son tableau de surveillance en ligne.
Avec 335 nouveaux cas pour 100.000 habitants, le Kirghizistan est, rapporté à sa population, le premier pays concerné de la vaste zone de l'OMS Europe avec une tendance en très forte hausse, selon le classement des pays de la région par nouveaux cas lors des 14 derniers jours. Dans les pays cumulant un nombre significatif de nouveaux cas et une hausse de ceux-ci, suivent Israël (256 nouveaux cas/100.000 habitants), le Monténégro (207) Le Luxembourg (196), la Bosnie (98), la Serbie (71), la Roumanie (52) ou encore la Bulgarie (46).
La tendance est en revanche à la baisse dans d'autres pays avec une incidence notable: l'Arménie (197 cas par 100.000 habitants) le Kazakhstan (128), la Moldavie (82), la Russie (60) ou encore la Suède (46).
Une fillette de trois ans morte en Belgique
En Belgique, une enfant de trois ans est morte des suites du Covid-19 il y a quelques jours, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires, précisant que l'enfant présentait plusieurs pathologies associées. Il s'agit de la plus jeune victime connue dans le pays. "Cette nouvelle nous touche tous profondément que ce soit en tant que scientifique ou en tant que parent", a déclaré Boudewijn Catry, un porte-parole des autorités sanitaires de ce pays, qui connaît une recrudescence récente des cas.
15 millions de cas dans le monde, les Amériques durement touchées
Ailleurs dans le monde, l'épidémie de coronavirus continue de se propager avec 15 millions de personnes infectées, dont plus de 8 millions pour le seul continent américain, forçant de nombreux pays à imposer de nouvelles mesures sanitaires. Au total, 633.711 personnes sont mortes du Covid-19 dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP. C'est sur le continent américain que la situation reste la plus préoccupante. Aux Etat-Unis, le cap des 4 millions de cas officiels a été dépassé jeudi, ajoutant un million de cas en seulement quelque deux semaines, selon l'université Johns Hopkins, qui fait référence.
Le président brésilien Jair Bolsonaro, contaminé par la maladie, a à nouveau fait parler de lui, jeudi, en se promenant à moto et en s'entretenant sans masque avec des balayeurs près de sa résidence à Brasilia.