La grève continue. Les trois premiers syndicats de cheminots ont appelé à amplifier le mouvement contre la réforme des retraites, tandis que les transports parisiens étaient à nouveau paralysés lundi, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation nationale, et deux jours avant la présentation de la réforme par Édouard Philippe.
Les informations à retenir :
- La journée de lundi fut à nouveau noire dans les transports, avec un TGV et un Transilien sur cinq et douze lignes de métro fermées à Paris
- Sur les routes, la situation fut également compliquée : plus de 600 km de bouchons ont été enregistrés lundi matin
- La galère se poursuivra mardi, journée de mobilisation nationale : de fortes perturbations sont annoncées dans les transports en commun
Une nouvelle journée noire dans les transports
À la SNCF, le trafic était en légère amélioration ce lundi mais restait "très perturbé", avec seulement un TGV et un Transilien sur cinq en circulation. La situation était particulièrement tendue pour les trajets intersecteurs (province-province), avec un TGV sur sept. Sur le réseau des TER, il fallait compter trois liaisons sur dix, "essentiellement assurées par bus".
Le taux global de grévistes à la SNCF atteignait 17% lundi dans la matinée, en nette baisse par rapport à jeudi (55,6%) et vendredi (31,8%), mais les conducteurs étaient toujours très mobilisés, 77,3% d'entre eux étant en grève, a annoncé la direction. Si elle reste très forte, plus des trois quarts de conducteurs étant grévistes, la mobilisation des agents de conduite a un peu fléchi, après un taux de 85,7% jeudi et un pic à 87,2% vendredi.
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En région parisienne, la plupart des transports publics fonctionnent également au ralenti : dix lignes de métro sont fermées. Il s'agit des lignes 2, 3, 3bis, 5, 6, 7bis, 10, 11, 12 et 13. Celles qui restent ouvertes le sont pour la plupart seulement aux heures de pointe, avec un fort risque de saturation, tout comme sur les RER A et B.
Un lundi noir sur les routes
Près de 600 km de bouchons ont été enregistrés lundi peu avant 8 heures sur les routes d’Île-de-France en raison de la paralysie des transports en commun, selon le site d'information routière Sytadin. Une situation aggravée par la pluie. À 13 heures, le cumul des embouteillages était redescendu à 146 km, avant de repartir à la hausse en début de soirée. Selon les courbes statistiques, ces chiffres dépassent de très loin le niveau qualifié d'"exceptionnel" par Sytadin.
Les voies bus et taxis ont été exceptionnellement ouvertes au covoiturage sur les grands axes qui arrivent sur Paris, dès cinq heures du matin. Toutefois, la situation s’avérait particulièrement tendue aux abords de la capitale en milieu de matinée. Les autoroutes A1 et A3 étaient bloquées dans les deux sens, et des centaines des voitures à l’arrêt entre l'A4 et la porte de Bercy. Sur l'A6, en dépit de la voie réservée au covoiturage, la circulation était également chargée.
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Un mardi qui s'annonce encore très perturbé
En face, les syndicats veulent fortement mobiliser mardi, pour la deuxième journée de manifestations interprofessionnelles. Les cheminots ont décidé de reconduire la grève pour un sixième journée consécutive. La SNCF s'attend à un trafic "très perturbé", avec 20% des TGV et Transilien en circulation seulement. "Le mouvement s'arrêtera quand le gouvernement annoncera le retrait de sa réforme. Ce ne sont pas les annonces d'aménagements autour de sa réforme qui pourront nous convenir", affirme Christophe, conducteur de trains, au micro d'Europe 1.
À la RATP, la grève a été reconduite "au moins jusqu'à mercredi". Mardi, dix lignes de métro seront fermées.
Semaine cruciale pour le gouvernement
Pour l'exécutif, cette semaine décisive s'est ouverte par une ultime rencontre avec les partenaires sociaux. Alors que le Premier ministre Édouard Philippe doit présenter mercredi "l'intégralité du projet" de réforme des retraites, lundi, le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye et la ministre des Solidarités Agnès Buzyn recevaient les syndicats dans l'après-midi afin de "tirer les conclusions" de la concertation relancée en septembre. Une réunion qui s'est tenue en l'absence des numéros 1 des syndicats, dont certains réfléchissent d'ores et déjà à une nouvelle journée de mobilisation jeudi. Vous en retrouverez un compte rendu par ici.