Mercredi est une journée chargée sur l'agenda SNCF. Les cheminots sont appelés à la 21ème journée de grève depuis début avril. Selon les résultats de la "vot'action" organisée par les syndicats, près de 95% des votants sont contre la réforme ferroviaire alors que les sénateurs s'emparent en commission du dossier.
Les infos à retenir
- 94,97% des votants se prononcent contre le projet de réforme ferroviaire, selon les résultats de la consultation interne
- Pour la 21ème journée de grève, seuls trois TGV sur cinq, un TER et Transilien sur deux circulent mercredi
Près de 95% des votants contre la réforme. Les cheminots votants se sont largement prononcés contre le projet de réforme de la SNCF, à 94,97%. L'intersyndicale CGT, Unsa, SUD et CFDT avait organisé une consultation pendant laquelle les cheminots ont pu glisser dans des urnes artisanales un bulletin "pour" ou "contre" le projet gouvernemental de réforme.
Initialement prévue sur sept jours, la "vot'action" avait été prolongée pour "permettre au plus grand nombre de cheminots de voter", alors qu'elle connaissait "un très fort succès, y compris parmi l'encadrement et malgré les entraves de la direction" à l'organisation du scrutin, avait expliqué jeudi Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots.
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Cette consultation, qui n'a pas de valeur légale, a été rétrogradée au rang de "pétition" par la direction du groupe ferroviaire. Elle n'a "aucune légitimité" aux yeux du patron de la SNCF, Guillaume Pepy, "parce que la réforme dont on parle, c'est une réforme qui appartient au Parlement puisqu'il faut changer de loi".
Une "pétition contre la réforme", selon Elisabeth Borne.Dans la matinale d'Europe 1 mercredi, la ministre des Transports Elisabeth Borne a décrié cette consultation. "Les syndicats qui ont organisé ce vote ont fait une sorte de pétition contre la réforme. On est sur une réforme qui concerne les cheminots, mais aussi tous les Français." "Le vote se passe au Parlement. On ne peut pas s'asseoir sur le fait que 80% des députés ont voté le projet de loi à l'Assemblée le mois dernier". Si elle assure rester "dans le dialogue" avec les syndicats de cheminots, la ministre "ne trouve pas très responsable de leur part de faire croire que la réforme ne pourra pas se faire". Elle répète par ailleurs que la SNCF "c'est 100% public, c'est intégralement détenu, c'est incessible."
11ème épisode de grève. Mercredi est le premier jour du 11ème épisode de la grève lancée début avril par les syndicats CGT Cheminots, Unsa ferroviaire et CFDT Cheminots - SUD-Rail, autre syndicat représentatif à la SNCF, ayant lancé de son côté un appel illimité à la grève. Le trafic sera de nouveau perturbé avec trois TGV sur cinq, un TER et Transilien sur deux, ainsi que deux trains Intercités sur cinq en circulation, selon les prévisions du groupe. A l'international, il y aura deux trains sur trois. Ces prévisions sont légèrement meilleures que celles pour vendredi dernier, précédent jour de grève en semaine.
Un remboursement annoncé des abonnements Navigo. La présidente de la région Île-de-France et d'Île-de-France Mobilités (ex-Stif), Valérie Pécresse a annoncé mercredi que 50% du prix des abonnements Navigo seraient remboursés par la SNCF pour les mois d'avril et mai, pour compenser les désagréments liés à la grève en pointillé entamée en avril par les cheminots. Ce geste commercial devrait se chiffrer "en dizaines de millions" d'euros pour la SNCF, "intégralement responsable" des désagréments aux yeux de la présidente de région, qui salue malgré tout les "cheminots qui travaillent".
Le projet de réforme au Sénat. De leur côté, les sénateurs de la commission de l'Aménagement du territoire et du Développement durable examineront mercredi le projet de loi de réforme ferroviaire. Au total, 169 amendements ont été déposés sur ce texte qui arrivera en séance publique au Sénat à partir du 29 mai, avant un vote solennel prévu le 5 juin.
Également à retenir : le lancement, mercredi, de l'examen des dossiers de demande de soutien financier de grévistes par l'association qui va gérer la cagnotte des intellectuels (dotée de plus de 1,1 million d'euros) et le rendez-vous, vendredi, des syndicats avec le Premier ministre Edouard Philippe à Matignon.