En France, la pandémie a imposé "des tas de tyrannies", selon Christophe Barbier
L'éditorialiste Christophe Barbier était mercredi l'invité de l'émission "Ça fait du bien" pour son livre "Les tyrannies de l’épidémie, nos libertés sacrifiées". Il explique au micro d'Anne Roumanoff comment, selon lui, la pandémie a permis l'émergence de tyrannies politique, administrative et médicale.
La pandémie de Covid-19 serait-elle en France l'occasion d'une autre prolifération néfaste, d'une épidémie de tyrannies ? C'est la thèse défendue par l'éditorialiste Christophe Barbier dans son livre "Les tyrannies de l'épidémie, nos libertés sacrifiées". Invité de Ça fait du bien mercredi , il explique au micro d'Anne Roumanoff son point de vue sur les conséquences d'un an de crise sanitaire sur la démocratie française.
Pour Christophe Barbier, les tyrannies sont multiples. "Dans ce contexte, il y a des tas de tyrannies, pas forcément uniquement la tyrannie du pouvoir politique", théorise-t-il. "Le pouvoir politique a même été plutôt gentil, puisque c'était pour notre bien qu'il nous confinait."
"Vous allez faire ce qu'on va vous dire"
Il dénonce davantage la tyrannie de l'administration. "J'ai été épaté de voir tous les soirs des fonctionnaires nous inonder de chiffres catastrophiques, nous demander de produire des attestations, et essayer de profiter de cette épidémie pour nous faire rentrer dans la règle", explique-t-il.
Il cite également une tyrannie médicale, rappelant que, dans la Grèce antique, le tyran est "le maître que l'on se choisit". "Les médecins nous ont dit 'Il y a eu une épidémie, c'est grave. Alors vous allez faire ce qu'on va vous dire'. C'est la bûche de Noël, c'est la recommandation de ne plus parler dans le métro", s'exaspère-t-il. "C'est ça, la tyrannie médicale."
"L'urgence, c'était du 15 mars au 11 mai"
Christophe Barbier reconnaît qu'il fallait d'abord de l'autorité pour agir dans l'urgence. "Même Montesquieu le disait, on peut voiler les libertés pour un temps, comme les statues des dieux étaient voilées chez les Romains pour qu'ils ne voient pas les horreurs qui étaient commises", admet-il. "Mais ce temps-là a duré un peu trop longtemps."
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L'éditorialiste aimerait que la démocratie représentative retrouve désormais son plein pouvoir. "L'urgence, c'était du 15 mars au 11 mai. Après, on a eu du temps pour débattre. On a été tranquille jusqu'à la fin octobre", rappelle-t-il. Pourtant, les "tyrannies" qu'il observe ont selon lui perduré.
"Le conseil de défense décide de tout, dans le secret le plus absolu"
"Est ce qu'on a débattu au Parlement ? Non. C'était l'état d'urgence. Le gouvernement procédait par ordonnances", rappelle-t-il. "Dans la société civile, on nous disait 'Circulez, il n'y a rien à voir. Quand on disait que ce n'était peut-être pas la peine de faire les mêmes règles pour un village au fin fond de la Bretagne et pour une grande ville de l'est de la France où il y a un danger, on nous opposait l'égalité française. Et on n'a pas débattu de cela."
Christophe Barbier regrette enfin que ce fonctionnement d'urgence perdure jusque dans le gouvernement. "C'est le conseil de défense, dans le secret le plus absolu, qui décide de tout", analyse-t-il. "Cela ne veut pas dire qu'il décide mal. Le conseil scientifique des médecins ne donne pas de mauvais conseils." Mais, selon lui, le citoyen est dépossédé de son pouvoir démocratique. "Et ça, ça se semble contestable", ajoute-t-il.