Depuis près de dix ans, ces algues brunes aux émanations toxiques échouent en masse sur les plages de l’Atlantique et font fuir les touristes : les sargasses sont un fléau pour les commerces des Antilles. Pour tenter de trouver une solution à ce problème, se tient actuellement en Guadeloupe une conférence internationale qui réunit une dizaine de pays pour débattre sur le sujet.
"On est fermé depuis le mois de mai, on a perdu 600.000 euros de chiffre d’affaires", déplore Roméo, un jeune Guadeloupéen qui a repris le restaurant de ses parents. L’établissement en bois se situe sur une plage aujourd’hui polluée par les sargasses en décomposition, qui dégagent une odeur nauséabonde d’œuf pourri. Entre 2018 et 2019, on a perdu 90% du chiffre d’affaires", poursuit-il. "Le phénomène a commencé chez nous en 2011. Si on cumule toutes les périodes de fermeture, on peut considérer qu’on a fermé en tout deux ans et demi."
Des pertes globales estimées autour de 5 millions d’euros en 2015
La Chambre de commerce et d’industrie de Guadeloupe a mené une étude en 2015 et a calculé qu’environ 400 entreprises, des restaurants et des hôtels pour la plupart, avaient perdu environ 5 millions d’euros. "En moyenne, les hôtels ont perdu autour de 60.000 euros et 10.000 euros pour les autres commerces", explique Mathias Bini, responsable des études économique. "Les marins pêcheurs ont eu 20 jours de sortie en mer perdue car ils ne pouvaient pas sortir leur embarcation."
Une seconde étude, qui a été menée l’année dernière, a cependant révélé que les pertes économiques liées à la prolifération de ces algues ont été divisées par dix, notamment grâce au ramassage qui s’est structuré sur l’île.
La conférence qui se tient en Guadeloupe doit permettre de faire émerger d’autres solutions pour se débarrasser des sargasses. Un projet mené par des chercheurs guadeloupéens a en particulier retenu l’attention des autorités. Ils proposent de brûler ces algues et en faire du charbon actif pour purifier l’eau très polluée par les pesticides.
À l’issue de ce sommet, une résolution politique doit être signée en présence du Premier ministre Edouard Philippe.