Le co-président de la FCPE, la principale association de parents d’élèves, avait tiré la sonnette d’alarme dimanche sur Europe 1. "On a énormément de remontées de violences conjugales", s’inquiète Rodrigo Arenas. En plein confinement dû au coronavirus, les autorités et les associations redoutent en effet une flambée des atteintes sexistes et sexuelles. Dans le contexte de crise sanitaire du moment, appeler les services de police peut en effet être compliqué. Françoise Brié, directrice du 3919, le numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences conjugales, a livré ses conseils lundi midi sur Europe 1.
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La plateforme en ligne de signalement comme recours
Les femmes victimes de violences conjugales peuvent, en plus du 17, composer le 3919 pour bénéficier d’une écoute et d’une aide téléphonique gratuite. Le service est accessible tous les jours de 9h à 19h, sauf le dimanche. "Les femmes peuvent appeler pour avoir une écoutante, avec des délais d’attente mais nous faisons au mieux. On a eu environ 200 appels samedi", détaille Françoise Brié.
"Les écoutantes reçoivent des appels de femmes qui dénoncent des violences et qui angoissent d’être confinées avec leur agresseur pendant une durée longue. Il faut pouvoir appeler le 17 ou se connecter sur la plateforme en ligne pour déclencher au plus vite l’intervention de la police", conseille la vice-présidente de la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).
Le recours à la plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexiste a permis, ce week-end, l’intervention de la police après l’alerte donnée par une femme en région parisienne. L’information a été rapidement transmise à la police, qui a placé l’agresseur en garde à vue.
"La meilleure solution serait que l’agresseur quitte le domicile"
Françoise Brié a également dressé un constat inquiétant. "Certaines femmes qui appellent n’avaient jusqu’ici jamais dénoncé les violences. Elles se sentent en insécurité, c’est difficile d’avoir une porte de sortie et de s’éloigner pendant le confinement", alerte le directrice du 3919, qui conseille aux femmes de ne pas hésiter à solliciter une aide extérieure.
"Il faudrait que les femmes pensent à se tourner vers des proches ou des voisins si elles sentent qu’une crise de violences arrive. On souhaiterait aussi qu’on puisse avoir des éloignements du domicile beaucoup plus rapides, pour que l’auteur de violences aille habiter ailleurs", demande-t-elle.
"La meilleure solution serait que l’agresseur quitte le domicile, pour que les femmes et les enfants restent en sécurité", conclut Françoise Brié.