C'est l'un des enjeux principaux pour développer l'hydrogène en France : le produire de manière propre, sans énergies fossiles, comme c'est majoritairement le cas pour l'instant. L'hydrogène "vert" a justement été mis au centre du plan lancé par le gouvernement l'an dernier, et 7 milliards d'euros seront investis d'ici 2030. Parmi les entreprises françaises en pointe, il y a Air Liquide, géant mondial des gaz pour l'industrie, qui annonce mardi le démarrage du plus gros centre de production d'hydrogène vert au monde, situé au Canada. Mais dans l'Hexagone aussi, les projets se multiplient.
Eviter l’émission de 250.000 tonnes de CO2 par an
En effet Air Liquide vient d'investir massivement dans une jeune entreprise, H2V Normandy, qui a mis au point un projet d'usine de fabrication d'hydrogène par électrolyse de l'eau. C'est de cette façon que l'on obtient de l'hydrogène vert, en cassant une molécule d'eau avec de l'électricité. Un projet qui permettrait de nettement changer d'échelle et d'éviter à terme l’émission de 250.000 tonnes de CO2 chaque année.
Le début d'une filière française se dessine donc. D'autant que Total et Engie viennent de lancer le projet Masshylia, un électrolyseur qui produira, en 2024, jusqu’à 15 tonnes d’hydrogène vert par jour.
"Un des moyens pour lutter contre le changement climatique"
D'ici 2030, la capacité actuelle sera multipliée par 1.000, souligne également Philippe Boucly, président de France Hydrogène : "L'hydrogène est véritablement entré dans la panoplie des moyens pour lutter contre le changement climatique. Ça permet à la fois de décarboner tous les segments de l'économie, mais également de faciliter l'intégration des énergies renouvelables dans le sytème énergétique".
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Pour accompagner ce développement, un projet d'ordonnance a été lancé par le gouvernement en début d'année, avec pour objectif d'assurer la traçabilité de l'hydrogène renouvelable et bas carbone.