Avec le confinement, les tensions au sein de certaines familles peuvent s’exacerber. Le gouvernement et les associations de protection de l’enfance craignent ainsi une hausse des violences et des maltraitances contre les enfants. Mais, avec la fermeture des écoles, les signalements de ces cas reposent désormais essentiellement sur la famille proche et le voisinage. Le secrétaire d’État à la protection de l’enfance Adrien Taquet a appelé à la vigilance, mercredi sur Europe 1.
"Il faut que chacun d’entre nous soit vigilants face à des suspicions de maltraitance. Il faut écouter ce qui se passe, ne pas hésiter si on a un doute à toquer à la porte d’un voisin pour savoir ce qu’il se passe, tout en respectant les distances de sécurité. Ça peut permettre de faire redescendre la pression. Et, le cas échéant, il faut appeler le 119 (le numéro du service national d’accueil téléphonique de l’enfant en danger, ndlr)", a demandé le secrétaire d’État.
"On compte sur la famille, mais aussi sur les voisins"
Les associations de protection de l’enfance ont lancé un appel similaire. "C’est essentiel. On compte véritablement sur la famille en général, mais aussi sur les voisins. Il faut que les gens signalent des cas de maltraitance, sinon c’est non assistance à enfant en danger. Si vous avez un doute, appelez le 119, c’est très important", appuie Isabelle Debré, présidente de l’association de l’enfant bleu.
"Il faut que chacun soit à l’écoute de son voisin, mais une écoute bienveillante. Si il y a un cas d’extrême urgence, il ne faut pas hésiter à appeler la police", poursuit Isabelle Debré.
"Le confinement est encore plus compliqué pour les familles en grande précarité sociale"
Environ 80% des violences aux enfants sont commis dans l’environnement familial. Chaque jour, près de 200 mineur en sont victimes. Pour signaler ces cas, le 119 est ouvert sept jours sur sept, 24 heures sur 24. "On est aux environs de 700 appels par jour, ce qui correspond à la moyenne dans l’année", précise Pascal Vigneron, directeur du 119, qui explique que le confinement peut accroître le risque de violences.
"Des mineurs nous ont appelé en raison de parents qui ne supportent pas le confinement. Ils nous appellent pour trouver des solutions. Le confinement est compliqué pour tout le monde, mais pour encore plus pour les familles en grande précarité sociale", relève-t-il.
"L’école est souvent le premier pourvoyeur d’information"
La fermeture des écoles explique également cet appel à la vigilance. "Il est clair que d’avoir fermé les écoles peuvent conduire que des enfants soient renvoyés dans un contexte familial avec de la maltraitance. Par ailleurs on sait que l’école est souvent le premier pourvoyeur d’information préoccupante. Ce sont souvent les professeurs ou les directeurs qui signalent des situations de maltraitance. En l’absence d’école, ce canal de signalement disparaît", note Adrien Taquet, qui a également incité les parents en difficulté à se tourner vers une aide extérieure, avant d’en arriver à des faits de violences.
"Il ne faut pas hésiter à appeler sa famille ou ses amis quand on est difficulté avec ses enfants. Par ailleurs le gouvernement a lancé un numéro vert d’écoute psychologique pour tous les citoyens, et aussi pour les parents (0.800.130.000). Vous aurez des psychiatres et des psychologues à votre écoute, pour vous donner des conseils et de l’aide", assure le secrétaire d’État.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Congés payés, RTT, arrêt maladie : ce que change l'état d'urgence sanitaire
> Que sait-on de la chloroquine, le traitement qui fait débat ?
> Que faire si l'on est malade, mais pas du coronavirus ?
> Pourquoi il va falloir être patient pour se faire rembourser un voyage annulé
> Pain maison, circuits courts... Nos solutions pour continuer à bien manger pendant le confinement
> Sexe : comment gérer l'abstinence pendant le confinement ?