Après plusieurs jours de recherche, la petite Mia a été retrouvée "en bonne santé". La petite fille de 8 ans et sa mère, qui avait commandité son enlèvement, ont été retrouvées dimanche en Suisse. Lola Montemaggi, 28 ans, s'était réfugiée dans un squat situé dans une usine désaffectée de la commune de Sainte-Croix, occupé par une communauté autonome. Mais ses membres assurent qu'ils n'étaient pas au courant que les deux personnes accueillies étaient activement recherchées.
Lola Montemaggi avait choisi ce point de chute tout d'abord en raison de la discrétion qu'il offrait. Car pour le collectif, qui définit cette usine désaffectée comme une "ZAB", une "zone à bâtir", ce côté refuge est sacré. Au programme, loin de la société de consommation : décroissance, rejet de toute forme d’autorité... Des valeurs partagées par la mère de Mia.
Les membres du squat savaient-ils que Mia était recherchée ?
Ce squat est également un lieu ouvert à tous, confirme à Europe 1 un proche du collectif. "La philosophie, c’est que ce genre de projet est ouvert. Toute personne qui souhaite prendre du recul, y séjourner un moment, est bienvenue", indique-t-il à Europe 1. "C'est très ouvert... Dans ce contexte, je ne vois pas comment il aurait été possible qu’ils refusent l’accès à une personne avec son enfant."
Reste à savoir si la maman de Mia a pu bénéficier de complicité dans le collectif. Interrogée par Europe 1, une femme qui en connaît bien les membres, en doute : "Ce ne sont pas des gens qui sont du genre à demander des papiers aux personnes qui passent", indique-t-elle. "Ce sont des gens très responsables. Je ne peux pas imaginer qu’ils aient fait quelque chose de répréhensible d’une quelconque façon." Contactés, les responsables du collectif n’ont pas répondu. Mais certains, cités dans la presse locale, l’affirment : ils vivent loin des médias et ignoraient donc que Mia et sa mère étaient recherchées.
Dans le village de la grand-mère, le soulagement
De l'autre côté de la frontière, en France, l'heure était au soulagement dans le village vosgien des Poulieres, où Mia avait été enlevée alors qu'elle était hébergée chez sa grand-mère maternelle. Cette dernière a quitté dimanche sa maison en toute discrétion pour aller retrouver la fillette.
"La première chose qui nous est venue à l'esprit, c'est vraiment la mamie. Elle va pouvoir souffler un peu, refaire des câlins à sa petite fille... Cela remettra un peu de baume au coeur", confie une habitante à Europe 1, se disant "aussi soulagée pour la petite". "Ça a du être horrible d'être promenée jusqu'en Suisse à pied." Et de s'interroger : "Quel souvenir cette petite va-t-elle garder de son enfance ?"
Les cinq auteurs présumés du rapt mis en examen
L'enquête va maintenant se poursuivre. Les cinq auteurs présumés de ce rapt aux allures d'"opération militaire", selon le parquet, ont été mis en examen à Nancy et sont poursuivis pour "enlèvement en bande organisée d'une mineure de (moins de) quinze ans et association de malfaiteurs". Quatre d'entre eux ont été placés en détention. Le cinquième, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "Jeannot" et qui les avait conduits dans les Vosges mais sans participer à l'enlèvement proprement dit, a été placé sous contrôle judiciaire.
Interpellée sans résistance, Lola Montemaggi a elle été placée en garde à vue par les autorités suisses et devait faire également l'objet d'un mandat d'arrêt.