L’écrivain Gabriel Matzneff, mis en cause pour ses relations avec des mineurs, est visé depuis vendredi par une enquête préliminaire pour viols. Homayra Sellier, présidente de l’association "Innocence en danger", estime sur Europe 1 que l’ouverture de cette enquête "est une bonne chose", mais qu’il faut à présent "revoir la question du consentement."
"C’est une bonne chose à chaque fois que la justice se saisit de faits qui ont porté atteinte à l’intégrité d’un mineur. On ne peut que s’en réjouir, même si c’est un peu tard. J’espère qu’il y a des victimes pour lesquelles il n’y a pas prescription. Mais au-delà des cas personnels, ce sera le moment de revoir la question du consentement", déclare-t-elle vendredi soir.
"On fait quoi avec le problème de ne pas avoir d’âge pour le consentement ?"
"Dans l’affaire Matzneff, la question la plus importante est : que fait-on avec la question du consentement ? On fait quoi avec le problème de ne pas avoir d’âge pour le consentement ?", demande la présidente de l'association "Innocence en danger", qui vise à défendre les enfants contre les violences, notamment sexuelles.
"A partir du moment ou un mineur s’est retrouvé dans le même espace-temps que monsieur Matzneff, il faut qu’il soit reconnu victime parce qu’il était mineur. Annoncer qu’on ouvre une enquête c’est très bien, mais pour faire quoi et avec quels outils juridiques", conclut Homayra Sellier.