18 millions de personnes, soit un tiers de la France, sont asphyxiées par la canicule. Douze départements sont en vigilance rouge à partir de 14h ce vendredi, en état d'alerte maximale. Un plan activé pour la quatrième fois depuis sa création en 2003, après une canicule historique qui avait causé le décès de 15.000 personnes, principalement des personnes âgées. Les communes confrontées à la canicule doivent désormais déclencher un plan d'action spécifique pour les seniors. Des appels quotidiens, par exemple, comme c'est le cas au centre d'action sociale de Muret, en Haute-Garonne.
Anticiper les situations
"Bonjour, c'est le centre communal d'action sociale (CCAS) de Muret, je vous appelle dans le cadre de la canicule", explique Cindy Vignaux, employée au CCAS de Muret, à Alexandre, 79 ans. "Tout va bien, j'ai fermé mes volets, je suis équipé d'un ventilateur", répond-il.
Au fur et à mesure, Cindy coche des cases sur sa fiche de renseignements. Il y a-t il de l'eau à disposition ? Des proches peuvent-ils rendre une visite régulière ? Tous les jours, tant que l'alerte rouge ou orange est en vigueur, elle et sa collègue Laetitia vont contacter une soixantaine de personnes de plus de 65 ans toutes inscrites sur un registre.
"On a réussi à mettre en place une procédure qui permet d'anticiper des situations qui pourraient s'aggraver", explique Céline Jacomelli, la directrice adjointe du Centre communal d'action sociale de la ville de Muret. "Nous envoyons un courrier dès le mois d'avril pour alerter et sensibiliser les personnes. Car on peut très se dire en bonne santé, ne pas souffrir de la chaleur et finalement lorsqu'arrivent des températures très élevées, être affecté sur le plan de la santé".
Un dispositif qui tranquillise les concernés
Françoise, qui est âgée de 85 ans a décidé de s'inscrire cette année pour la première fois à ce service. Elle aussi est appelée quotidiennement par Cindy et Laetitia. "J'ai eu beaucoup de problèmes de santé cette année, donc je me suis dit qu'il fallait prendre des précautions", raconte-t-elle. "Ça rassure parce que je sais que si je ne réponds pas on s'adressera ailleurs pour s'assurer que je vais bien".
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En plus des soixante personnes, le Pôle social de la mairie suit également toutes celles qui bénéficient de portage de repas ou d'aides à domicile. "Le livreur de repas peut s'assurer du bien-être de la personne", détaille Céline Jacomelli. "En tout cas, ça nous permet d'avoir une vigilance sur 300 habitants". Et si le plan canicule cible les personnes âgées, le CCAS invite aussi les familles qui pourraient se retrouver en difficulté à prendre contact avec eux. "Ça nous permet de leur donner des conseils", explique-t-elle. "On peut aussi les orienter vers les points d'eau de la ville, les endroits frais ou les salles communales climatisées".