«On est sur une campagne de terreur», affirme Chawki Benzehra, le lanceur d'alerte à l'origine des arrestations des deux influenceurs algériens

Deux influenceurs ont été interpellés par les forces de l'ordre ces derniers jours après avoir posté des vidéos menaçantes appelant à commettre des attentats sur le sol français ainsi que de s'en prendre aux opposants au régime algérien. Invité du micro de Pascale de La Tour du Pin sur Europe 1, Chawki Benzehra, le lanceur d'alerte à l'origine de l'arrestation des deux influenceurs, estime que l'on assiste à une "campagne de terreur". 

"Le régime algérien est en train de mener une guerre hybride contre la France, pour déstabiliser la France"

Chawki Benzehra se qualifie lui-même "d'activiste politique", ce qui fait qu'il est très présent sur les réseaux sociaux. Réseaux sur lesquels il a signalé des influenceurs qui tenaient des propos menaçants. Au micro d'Europe 1, il indique qu'il a signalé "un autre aujourd'hui à Montpellier" : "Heureusement que Monsieur le Maire de Montpellier a réagi. Il a fait un signalement au titre de l'article 40 pour incitation à la haine". 

Il en a signalé un autre qui le menaçait directement, lui, "quelqu'un qui se solidarisait avec Zazou Youcef, alors que c'est quelqu'un qui a fait des appels à des attentats, qui a tenu des propos antisémites". Une solidarité qui s'exprime plus facilement sur les réseaux sociaux qui bénéficient d'une forme "d'impunité". Chawki Benzehra affirme qu'il continue de recevoir de plus en plus de menaces de mort.

Une "campagne de terreur" vient selon lui d'Algérie, raison pour laquelle, il en appelle à la classe politique française : "Il faut que la classe politique française prenne conscience qu'il y a un danger. Que le régime algérien est en train de mener une guerre hybride contre la France, pour déstabiliser la France". Une campagne qui intervient dans un contexte particulier entre les deux pays, surtout depuis "la reconnaissance de la marocanité du Sahara", estime Chawki Benzehra. 

Toujours au micro d'Europe 1, Chawki Benzehra en a profité pour louer l'action du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau : "Je salue le travail du ministre de l'Intérieur. Je signale le profil d'Imad Tintin le matin. J'ai déposé plainte en début d'après-midi. Le soir, j'apprends à travers Bruno Retailleau qu'il a été arrêté. C'est inédit qu'un ministre puisse agir avec autant de fermeté". Il demande à la classe politique de "donner les moyens à un ministre qui veut, je pense, faire les choses bien, mais il ne fera rien tout seul".