Une perquisition administrative sur deux débouche désormais sur un placement en garde à vue, depuis la sixième et dernière prorogation de l'état d'urgence en juillet, a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
"Les services font moins mais ils ciblent plus finement". "Aujourd'hui, les perquisitions sont beaucoup plus ciblées", a déclaré Gérard Collomb, qui s'exprimait devant la commission des Lois de l'Assemblée nationale dans le cadre de l'examen de son projet de loi antiterroriste controversé. Le ministre a rappelé que lors de la première phase de l'état d'urgence, dont la mise en place a été décidée au soir des attentats du 13 novembre 2015, environ 3.600 perquisitions administratives avaient été réalisées. "Nous ne sommes plus dans l'effet de masse", a affirmé Gérard Collomb. "À l'époque, nous avions 5% de gardes à vue après ces perquisitions, aujourd'hui nous en avons 50%", a-t-il souligné. "Les services font moins mais ils ciblent plus finement", a-t-il ajouté.
Selon Gérard Collomb, 21 perquisitions administratives ont été réalisées par les services de police depuis juillet. Un chiffre qui grimpe à 29 selon le décompte du contrôle parlementaire de l'état d'urgence disponible sur le site de l'Assemblée nationale. Dans le cadre du projet de loi antiterroriste, les perquisitions décidées par la seule autorité administrative dans le cadre de l'état d'urgence doivent être remplacées par le régime, contesté par les défenseurs des libertés publiques, des "visites et saisies" autorisées par le juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal de grande instance de Paris, après avis du procureur de Paris.