A Paris, quelque 45.000 spectateurs se sont retrouvés sur la fan zone du Champ de Mars au pied de la Tour Eiffel... avec des contrôles très stricts pour y accéder. Partout en France, 77.000 policiers et gendarmes, une partie des 10.000 soldats de l'opération sentinelle sont mobilisés. Vendredi, le match d'ouverture de l'Euro n'a pas commencé, l'entrée de la fan zone parisienne est à plusieurs centaines de mètres mais il faut passer les barrages et les fouilles. Et ça prend du temps.
"En termes de sécurisation, c'est parfait." Anne et sa fille sont fouillées, leurs sacs ouverts. Mais ces contrôles les rassurent. "Ils ont fouillé les casques de moto, ils nous ont fouillé vraiment partout. Si quelqu'un veut dissimuler un couteau ou autre, en terme de sécurisation, c'est parfait." Julien et ses copains aussi se sont prêtés au jeu des fouilles, sans broncher. Drapeau bleu-blanc-rouge sur les joues, la bande n'est pourtant pas au complet pour ce premier match des Bleus. Certains ont eu peur de venir. "Il y a trois amis à moi qui ne sont pas venus. Ils m'ont dit qu'ils ne se sentaient pas en sécurité dans une fan zone. Ils disent que s'il y a un endroit où ça peut déborder, c'est bien ici."
Ici, au pied des écrans géants, le risque d'un attentat, tout le monde y pense. Annie est venue avec ses deux fils. "Il faut que ça traverse l'esprit mais après, il faut que ça s'arrête. Bien sûr qu'on a hésité à emmener les enfants. Mais je pense qu'il faut le faire. Voir mon fils qui joue au foot, qui a envie de voir les Bleus, ça fait plaisir." A l'arraché, les Bleus s'imposent vendredi 2 buts à 1 face à la Roumanie. Dimitri Payet vient délivrer les supporters à la 89e. Explosion de joie sous les écrans géants. Sourires sincères sur les visages des forces de l'ordre.
"Les gens acceptent les contraintes de sécurité". Patrick Kanner, le ministre de la Jeunesse et des Sports, s'est félicité samedi sur Europe 1 de cette première soirée sans incident dans la capitale parisienne. "Mon épouse était dans la fan zone. Tout s’est bien passé. Les gens acceptent les contraintes liées à la sécurité comme étant un moyen de vivre bien ensemble un événement exceptionnel." Vendredi, le site parisien a accueilli moitié moins de spectateurs qu'anticipé, entre 40 et 45.000. "Moi je prends. Il faut prendre le temps de rôder cette fan zone."