Dans une boutique de la marque des machines à coudre Singer à Lille, on peut désormais remarquer la présence de plus en plus d'hommes. Ces ateliers pour débutants, s'ils ne sont pas dans le cadre d'un hobby, peuvent être l'occasion d'une reconversion professionnelle. Et dans ce magasin, la mélodie des machines et surjeteuses raisonne dans la pièce, tandis que sur les tables des couturiers sont présentes bobines de fil, paires de ciseaux et mètre ruban.
Si la présence masculine se démocratise dans ces ateliers, celle des jeunes aussi. Valentin, un couturier de 25 ans y participe surtout par amour du dixième art. "Moi, ça me passionne, la couture, ma grand-mère est couturière aussi, donc ça m'a beaucoup inspiré", une manière de "casser les codes", selon le jeune homme, pour qui "c'est vachement réconfortant qu'il y ait plus d'hommes qui s'intéressent à ce genre de passion, de métier. "
"Avant, on ne voyait que des femmes"
Frédéric, l'animateur de l'atelier de couture, remarque un changement notable de fréquentation. "Avant, pour moi, on ne voyait que des femmes. Les cours de couture, c'était les femmes. Aujourd'hui, je peux avoir des ateliers où j'ai un homme et trois femmes." Pour Marielle Sion, la gérante de Singer, "ils osent franchir les portes du magasin". Ils se cachent de moins en moins. La plupart des hommes qui viennent sont créatifs. On a quand même peu d'hommes qui viennent juste pour la couture utilitaire."
Parfois, leur motivation est tout de même économique, selon la responsable de Singer à Lille. Souvent, ils sont jeunes et ont cette envie de faire soi-même, de recycler, de réutiliser du tissu pour confectionner leurs vêtements.