La Française Anne Bert, atteinte de la maladie de Charcot, a publiquement annoncé qu’elle se rendrait prochainement en Belgique pour y être euthanasiée. Car chez nos voisins, l’euthanasie est légale depuis quinze ans. Comme elle, de plus en plus de Français espèrent trouver une réponse à leur détresse de l’autre côté de la frontière. Et l’association belge Mourir dans la dignité, est déjà certaine que le cas d’Anne Bert va provoquer un nouveau pic de demandes françaises d’euthanasie.
Des demandes presque quotidiennes. Secret médical oblige, aucun chiffre officiel n'a été communiqué sur ceux qui passent à l’acte, mais les candidats sont de plus en plus nombreux selon les dires des médecins. "Nous recevons des demandes quasi quotidiennement", constate la présidente de l’association Jacqueline Herremans. "La difficulté, c'est d'y répondre d'une manière humaine mais sans donner de faux espoirs. Le médecin doit pouvoir connaître la personne. Pour pouvoir établir une relation thérapeutique, il faut compter plusieurs mois."
Un parcours du combattant. C’est un véritable parcours du combattant, avec des conditions médicales, éthiques, morales. Souvent, il faut s’installer sur place. "Certains patients pensent qu'on pourra obtenir l'euthanasie en arrivant à l'hôpital le matin, et ça se passe à midi. Ce n'est pas du tout comme ça que ça se passe", précise le médecin Dominique Lossignol qui tient une consultation à Bruxelles sur la fin de vie et s’agace des fausses informations qui circulent en France. Pour les médecins belges pratiquer une euthanasie reste un acte lourd. Certaines équipes médicales confrontées à ces demandes parfois abruptes ont d’ailleurs décidé de ne plus accepter de patients étrangers.