Pour Gabriel Serville, reconfiner la Guyane n'est pas une solution envisageable (photo d'archives). 1:04
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Baptiste Denis , modifié à
En Guyane, où l'épidémie de coronavirus est en pleine progression, la menace d'un reconfinement divise la population. Appelé à donner son avis sur Europe 1, le député guyanais Gabriel Serville prévient des répercussions négatives que pourrait entraîner un nouveau confinement au sein de la collectivité territoriale française.
INTERVIEW

Une course contre le temps est lancée en Guyane. En proie à une nouvelle profusion de l'épidémie de coronavirus, le territoire frontalier au Brésil comptabilisait 2.593 cas confirmés, 8 décès et 15 patients en réanimation mardi selon l'agence régionale de santé (ARS). Des renforts humains et en matériels vont donc être mis en oeuvre, a annoncé mardi la ministre des Outre-mer Annick Girardin, en déplacement dans ce territoire d'Outre-mer. "L'Etat sera au rendez-vous" face à une situation qui "s'aggrave", a affirmé la ministre devant la presse, au cours d'une visite de 24 heures en Guyane, territoire de 300.000 habitants maintenu sous état d'urgence sanitaire. Faut-il, alors, reconfiner ? Non, selon le député Gabriel Serville, invité d'Europe 1 mercredi. 

Un territoire déjà à la traîne bien avant le confinement

Alors que l'état d'urgence sanitaire pourrait être prolongé jusqu'au 11 juillet et que l'hypothèse d'un reconfinement est clairement sur la table, le député de Guyane estime qu'une telle décision pourrait apporter son "lot de désolation en termes sanitaires, psychologique, sociétal et surtout économique". Si le député du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) avoue que le confinement a aussi ses avantages, il rappelle que le territoire a toujours été mis de côté sanitairement, bien avant le confinement. "Je pense que la Guyane, comme Mayotte, est un territoire qui a déjà suffisamment souffert de tous ces retards pour l’accès à la santé, et l'éducation, mais aussi en manque d’équipements", avance Gabriel Serville.

"Ne pas commettre une erreur qui serait totalement irréversible"

"De mon point de vue il faudrait véritablement mesurer l’impact d’un confinement généralisé de la Guyane pour ne pas commettre une erreur qui serait totalement irréversible", alerte-t-il en s'adressant à la ministre des Outre-mer et au gouvernement. Sur son compte Twitter, il propose une alternative en soulignant le manque de dépistage en Guyane, alors que des millions de tests PCR sont inutilisés en métropole.