Le fléau est tel que personne ne semble véritablement épargné. En 2023, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, 144.400 véhicules ont été volés en France, soit une augmentation de 5% par rapport à 2022, année au cours de laquelle cette tendance à la hausse était déjà largement observable dans l'Hexagone. En 2022, la facture totale pour les compagnies d'assurance a atteint la somme pharamineuse de 580 millions d'euros.
Néanmoins, comme l'indique l'Observatoire des Vols et de la récupération après-vol Coyote Secure 2024, certains modèles attirent davantage les voleurs. Sur la première marche du podium des voitures les plus dérobées, on retrouve ainsi les SUV. Parmi les véhicules retrouvés grâce à la solution élaborée par Coyote, permettant de tracer puis de retrouver une voiture volée, 62% appartiennent à cette catégorie. Le risque de vol, sur les SUV, s'est toutefois stabilisé en 2023, par rapport à l'année précédente. Le taux de sinistralité s'établit à 3,3 véhicules subtilisés pour 1.000 voitures équipées du système de récupération après-vol Coyote Secure.
90% des vols opérés de façon électronique
Viennent ensuite les modèles hybrides. Ces derniers sont même devenus les véhicules les plus à risque puisqu'ils présentent le taux de sinistralité le plus élevé avec 4,3 véhicules volés pour 1.000 voitures équipées, soit une hausse 31% par rapport à 2022. Mais la progression la plus fulgurante concerne les véhicules électriques avec une augmentation de 53% du taux de sinistralité l'année dernière, malgré un volume de vols moins importants que sur les deux premières catégories.
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De façon générale, les voleurs s'intéressent principalement aux modèles les plus récents, pour des raisons économiques. Une voiture de moins de trois ans, embarquant diverses technologies innovantes, rapportera davantage à la revente qu'un véhicule plus âgé. Mais surtout, car près de 90% des vols sont opérés de manière électronique. Une technique irréalisable sur un vieux véhicule ne disposant pas de logiciel susceptible d'être piraté. "Le vol électronique permet de ne pas endommager le véhicule qui conservera ainsi toute sa valeur lors de sa revente. Notre constat sur le terrain le confirme puisque nos équipes récupèrent 93% des véhicules avec peu ou pas de dégradations", confirme Benoît Lambert, directeur général de Coyote.
En face, les constructeurs tentent de trouver la parade, à travers des systèmes anti-vol et de géolocalisation installés à bord. Néanmoins, selon Coyote, 60% des véhicules volés qui n'étaient pas équipés de système de récupération après-vol, n'ont jamais été retrouvés. Un chiffre qui s'explique par l'adaptation rapide des réseaux criminels aux techniques de sécurisation embarquées, imaginées par les constructeurs.