D'ordinaire, c'est un avion ravitailleur de pointe. Mais depuis quatre mois et l'éclatement de la crise du coronavirus, l'Airbus A330 Phénix sert de véritable hôpital volant pour transporter des malades, très rapidement et en toute sécurité. Il sera mis à l'honneur à l'occasion du défilé aérien du 14-Juillet, mardi, en parallèle d'un hommage appuyé aux soignants mobilisés durant la crise. En exclusivité, Europe 1 vous emmène à bord, à l'occasion de la répétition générale avant le grand jour.
Aucune imprécision tolérée
Dans le cockpit au-dessus des Champs-Élysées, la concentration est au maximum : l'A330 Phénix est en survol à 1.100 pieds, pour que le public puisse contempler cet engin. "C'est une mission qui ne tolère pas l'imprécision, avec beaucoup de trafic en l'air", explique le lieutenant-colonel Guillaume, qui commande l'appareil.
Crédits : SGH Damien / Armée de l’air
"On est proche du sol, donc il faut être assez rigoureux au niveau du respect des procédures et du timing. Sinon, on peut impacter la sécurité", poursuit le militaire. "Donc, si on ne passe pas dans cette fenêtre-là, on n'est même pas censés défiler sur les Champs-Élysées, mais quitter le défilé. C'est une mission qui est assez prenante en terme d'attention et d'énergie."
36 patients transférés
C'est dans cet avion que 36 patients ont été transférés pendant la crise du coronavirus, avec six rotations pour désengorger notamment les hôpitaux de l'est de la France. L'Airbus A330 Phénix, qui est le premier livré à l'Armée de l'air, "a été configuré pour accueillir le kit Morphée, capable de prendre en charge des patients lourds dans un état grave", insiste le lieutenant-colonel. "On veut montrer que l'Armée de l'air est présente, ça resserre les liens entre l'Armée et la Nation."
Dans le détail, il s'agit d'un avion militaire transformé en hôpital avec six postes d'urgences pour les patients placés sous respiration artificielle, avec une équipe médicale de 14 personnes mobilisées. "Le cargo est complètement désossé avec les armoires qui sont amenées à recevoir tout le matériel médical, comme les médicaments", décrit le lieutenant-colonel Éric, qui a participé à l'une de ces missions Covid-19. "Il y a des frigos si jamais on a besoin de transporter des pochettes de sang."
Crédits : SGH Damien / Armée de l’air
"On parle d'un hôpital volant, donc il est soumis aux conditions atmosphériques et aux turbulences", souligne l'officier. "Ça demande à l'équipage une étude fine des conditions météo et le pilotage le plus souple possible." Ce sont des missions exceptionnelles pour ces militaires, prêts à repartir en vol pour chercher d'autres malades, en cas de deuxième vague du coronavirus.