Après l'effondrement d'un immeuble dans le Ve arrondissement de Paris ce mercredi, les secours recherchent toujours sous les décombres une personne portée disparue. Le bilan provisoire de ce drame rue Saint-Jacques est d'une cinquantaine de blessés, dont quatre en urgence absolue. Une enquête est en cours pour déterminer l'origine de l'explosion. Ce jeudi, un périmètre de sécurité a été mis en place dans la matinée puis maintenu encore en début de soirée. De nombreux riverains ont dû être relogés.
"Je suis assez inquiet"
Dans l'immense hall de la mairie de Paris aux allures de palais versaillais, des bancs de fortune sont installés à la va-vite. Damien, assis, le regard dans le vide, fixe sa montre dans l'attente d'une solution. "Je ne vais pas pouvoir dormir chez moi pendant un petit moment. Tout ce que je sais, c'est que les fenêtres ont été soufflées. Du coup, je suis assez inquiet vis-à-vis de ça", explique-t-il.
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"Je n'ai même pas pu récupérer quelques affaires", poursuit-il. Camille et sa mère vivent la même situation : "On n'a réussi à dire aux policiers qu'on avait besoin d'affaires car je passe le bac demain. Ils nous ont accompagnés en bas de l'immeuble. On a vu qu'il n'y avait pas d'électricité du tout. On va aller chez ma grande sœur car elle peut nous héberger", détaille Camille.
Reloger en urgence
Pour ce qui est des autres sinistrés, les services municipaux tentent de les reloger en urgence. "Il y a beaucoup de personnes âgées, certains ont trouvé des solutions dans leur famille. Pour les autres, la solution de relogement la plus facile et la plus rapide est l'hôtel. Peut-être faut-il également trouver des logements dans des résidences étudiantes", rapporte Christine Lacombe, directrice de la Régie immobilière de la Ville de Paris.
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Les sinistrés s'inquiètent : dans quel état vont-ils retrouver leur appartement ? Des vigiles sont envoyés sur place pour veiller sur les immeubles.
Des riverains épuisés
La police et les sapeurs-pompiers filtrent les passages. Assan par exemple s'est fait refuser l'accès car sa sœur habite l'immeuble mitoyen, et il est trop risqué d'y pénétrer. "Elle n'avait rien pris avec elle, ni ses papiers, ni ses vêtements, ni ses médicaments", explique-t-il au micro d'Europe 1, soulignant que sa sœur avait "besoin de ses médicaments, de son traitement qu'elle suit depuis des années".
Seule la résidence étudiante des Mines est en libre accès. Pour le reste, c'est du cas par cas. "Épuisée", Louisa revient du 288, juste en face de l'immeuble. "On cherche toujours ce qu'on a laissé, nos portables, nos chargeurs, nos papiers, nos clés, etc", énumère-t-elle, précisant que l'électricité était revenue chez elle "mais pas dans tout l'immeuble, juste dans les halls et les couloirs."
En ce jeudi soir, les recherches continuent, pierre par pierre. Les sapeurs-pompiers s'affairent encore minutieusement sur les gravats, ils sécurisent les immeubles environnants. Quelques fumerolles s'échappent par moment, et elles sont directement éteintes à l'aide des lances à eau.