Attendre, encore et toujours. Depuis deux jours, le mari d'Anne B. la dernière victime recherchée dans les décombres de la rue Saint-Jacques à Paris, ne trouve plus le sommeil. Son épouse, 57 ans est professeure de couture à la Paris American Academy, qui a explosé mercredi. Une catastrophe qui a blessé une cinquantaine de personnes, dont six sont entre la vie et la mort.
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Alors, pour comprendre ce qu'il s'est passé, une enquête a été ouverte pour blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence ou de sécurité. Une qualification assez large qui correspond au peu d'éléments dont disposent les enquêteurs à ce stade. L'enquête est confiée à la police judiciaire parisienne. Celle-ci a déjà commencé à visionner les bandes de vidéosurveillance et à entendre les premiers témoins pour établir la chronologie des faits.
À la recherche de traces de combustion
Plusieurs riverains ont indiqué avoir senti une forte odeur de gaz avant la déflagration. L'hypothèse d'une fuite est pour l'instant privilégiée, mais ce n'est pas la seule piste, selon la procureure de Paris. Dès jeudi matin, des experts du laboratoire central de la préfecture de police ont été dépêchés sur place.
Leur mission : rechercher des traces de combustion de substances, comme du gaz par exemple. Mais il y aura aussi des études de l'infrastructure de l'immeuble afin de repérer d'éventuels signes de vétusté ou de faiblesse. L'enquête qui s'annonce va être longue et technique. À titre d'exemple, quatre ans après l'incendie de la rue de Trévise, les investigations sont toujours en cours.