Les jours passent et la pagaille persiste sur les lignes de chemin de fer. La situation reste encore très compliquée ce mercredi sur le réseau Atlantique, avec seulement un TGV sur trois en circulation. Une partie des personnels du technocentre de Châtillon, qui assurent l’entretien des rames sur cet axe, est toujours en grève. Après avoir protesté contre la volonté de la SNCF de supprimer des jours de congés exceptionnels, ils demandent désormais le paiement de leurs jours de grève et surtout la certitude de ne pas recevoir de sanctions pour ce mouvement inopiné, dans la mesure où elles sont souvent synonymes de non avancement dans l’entreprise.
En attendant que le conflit trouve une issue, la direction de la SNCF espère pouvoir limiter la casse pour les usagers à l’approche d’un week-end de trois jours. La compagnie promet huit TGV sur dix de jeudi à dimanche. Et pour y parvenir, elle va devoir employer les grands moyens. La SNCF va utiliser des rames qui logiquement sont prévues pour d’autres destinations. Elle va également récupérer quelques trains qu’elle a pu faire réviser dans d’autres centres en province.
L'angoisse des usagers
Ces tours de passe-passe permettent à la SNCF d’afficher beaucoup plus de trains pour la fin de semaine. Mais l’optimisme de la direction tranche avec celui des usagers, qui anticipent déjà le pire. Ainsi, Estelle, croisée mercredi matin dans le hall de la gare Montparnasse et qui devait partir pour Rennes, avec ses deux enfants, a vu son train supprimé. De guerre lasse, elle a préféré renoncer à son séjour, craignant également de se retrouver bloquée pour le retour, en fin de week-end. "On va rester à Paris, et on n’ira pas voir les grands-parents… On est un peu dégoûtés", lâche-t-elle.
De leur côté, Sabine et sa fille devaient embarquer dans un train pour Nantes. Si cet aller a été maintenu, rien ne garantit qu'elles pourront faire le retour, prévu dimanche. "À partir de jeudi, je vais commencer à regarder les possibilités de retour. Si c’est négatif, ce sera soit un BlaBlaCar, soit un bus. Apparemment, les bus ça risque d’être un peu compliqué parce que tout le monde se rue dessus. Nous verrons…", explique cette mère qui se dit prête, s’il le faut, à louer une voiture.
Les locations de véhicules prises d'assaut
Toutefois, les loueurs de la gare disent déjà commencer à manquer de véhicules. "On est presque à flux tendu", glisse l’un d’eux. "Pas sûrs que l’on puisse continuer à louer si la grève se poursuit". Depuis lundi, la SNCF a commencé à prévenir les usagers dont les trains seront bel et bien annulés malgré le dispositif qu’elle espère déployer : la compagnie s’engage à échanger ou rembourser les billets sans frais au besoin.