Les récents événements leur ont donné raison. Certains agriculteurs situés dans le Nord de la France ont eu l'idée de planter du tournesol français pour produire de l'huile et éventuellement compenser une pénurie. Avant la guerre, l'Ukraine assurait la moitié des exportations mondiales jusqu'à ce que tout s'arrête. Un or jaune dont les cours ne cessent de grimper depuis le début du conflit. Vendredi matin, comptez 1.000 euros la tonne, un prix multiplié par trois en un an.
Une culture si rentable que la surface consacrée au tournesol en France pourrait même augmenter de 30 % d'ici à la fin de l'année, selon la Fédération des producteurs dans le nord de la France, près de Cambrai. Des agriculteurs se sont lancés dans la fleur jaune depuis déjà deux ans. C'est ce qui s'appelle avoir le nez creux.
Une fleur qui s'adapte à la région Nord
"Vous êtes sur la parcelle de tournesol qu'on a semé il y a une quinzaine de jours", raconte Fabrice. Pour l'instant, les plants ne font que quelques centimètres mais en juillet prochain, c'est un champ de deux hectares et demi de tournesols qui changera le paysage. Fabrice Leroy, l'exploitant, s'est lancé dans ce créneau juste avant la guerre en Ukraine et sa pénurie d'huile de tournesol.
"La guerre en Ukraine est un facteur amplifiant, peut-être la spéculation également, mais aujourd'hui, force est de constater que de toute manière, qu'on a déjà des contacts pour des achats d'huile. Et demain, on espère effectivement embouteiller notre l'huile de tournesol", raconte-t-il.
Crédit : Europe 1 / Lionel Gougelot
Au total, ce sont 35 hectares de tournesol qui sont plantés dans les environs. Une fleur qui s'adapte à la région Nord du fait du changement climatique et qui cohabite avec le colza, déjà traité par la coopérative. "Aujourd'hui, sortir de l'huile de colza, sortir de l'huile de tournesol, c'est à peu près pareil. À cause de la crise du Covid-19, de la crise ukrainienne, on redécouvre les productions qui sont faites sur place, il faut tirer profit de ces affaires-là", explique Didier Villain, technicien coopératif en charge du projet.
Une production annuelle et locale de 40 tonnes d'huile de tournesol qui reste toutefois marginale face à la pénurie mondiale. "C'est une petite goutte d'huile aujourd'hui, mais ça peut faire une grosse goutte plus tard", sourit Didier Villain.