Face aux conséquences du coronavirus, le monde de la nuit broie du noir
Déjà en difficulté avant la crise du coronavirus, les discothèques et bars de nuit sont dans la tourmente. La fermeture forcée a créé un gouffre financier difficile à combler, d'autant que les conditions posées à la réouverture semblent difficilement applicables.
Sans nouvelles depuis le confinement , le monde de la nuit et son marché à deux milliards d'euros broient du noir. 6.000 établissements, de la méga-discothèque au piano bar jazzy, et quelque 100.000 emplois directs sont menacés. Après la réouverture des bars et restaurants annoncée pour juin, les propriétaires d'établissements espèrent que le Premier ministre Edouard Philippe, lors de ses annonces jeudi, associera enfin l'univers de la nuit au déconfinement.
Demande d'un fond de solidarité de 400 millions d'euros
La réouverture pose le problème majeur de la distanciation sociale. En effet, masques et visières en plexiglas ne font pas vraiment partie des codes vestimentaires du milieu. Pour l'instant, le protocole appliqué à ces établissements n’exige que le port du masque, et seulement lorsque le client est debout. En revanche, le nombre maximal de personnes par table est fixé à dix et chaque danseur doit être espacé d'un mètre sur la piste.
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Les règles semblent difficiles à faire appliquer. "Je ne pourrais accueillir que 120 fêtards au lieu de 650" si le gouvernement impose 4 m² [par client] déclare un patron de boite de nuit, après avoir fait ses calculs. "Autant rester fermé !" Alors qu’un tiers des entreprises de la nuit est au bord de la faillite, les syndicats demandent un fonds de solidarité de 400 millions au gouvernement pour absorber les loyers jusqu’en septembre et la reprise des pertes d’exploitation par les assurances.