En Guadeloupe, la mobilisation contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 ne faiblit pas, mais s'accompagne désormais de violences commises par une partie des émeutiers. Après une première nuit de heurts, entre jeudi et vendredi, les écoles sont restées fermées, et 200 gendarmes et policiers sont attendus sur place pour renforcer les forces de l'ordre déjà présentes. De son côté, le préfet Alexandre Rochatte a annoncé la mise en place d'un couvre-feu entre 18 heures et cinq heures du matin avec effet immédiat, et ce jusqu'au 23 novembre.
Pour la deuxième nuit consécutive, la contestation a basculé dans la violence urbaine : incendies de véhicules et de bâtiments, pillages de magasins, avec quatre bijouteries entièrement dévalisés, coups de feu ou encore jets de mortier et d'acide sur les forces de l'ordre, après que les barrages de la journée aient rendu presque impossible tout déplacement.
"Nous n'allons pas arrêter notre mouvement"
La situation est devenue insurrectionnelle, rappelant le souvenir de la longue grève générale de 2009. Loin des défilés ou autres piquets de grève, des jeunes le plus souvent encagoulés sèment le chaos, principalement dans les artères marchandes de Pointe-à-Pitre. Des violences qui relègueraient presque au second plan les revendications rappelées par Elie Domota, porte parole du collectif LKP. "Nous avons des centaines d'ouvriers qui ont reçu des lettres de suspension de contrat de travail, des lettres de suspension de salaire, parce qu'ils ne sont pas vaccinés", explique-t-il. "Nous disons non. C'est une remise en cause des libertés fondamentales, du droit au travail, de l'accès au soin."
"Alors que nous avons interpellé depuis quatre mois... aucune réponse, nous sommes contraints de descendre dans la rue pour nous faire entendre", poursuit le porte-parole. Et de prévenir : "Nous n'allons pas arrêter notre mouvement". Réclamant des négociations, les grévistes ont déjà reçu une première fin de non-recevoir du préfet.